ture Sainte a conserve quelquefois aux demons le nom d'anges, mais
anges de tenebres, anges dechus ou mauvais anges. Leur chef est appele le
grand dragon et l'ancien serpent, a cause de la forme qu'il prit pour
tenter la femme.
Zoroastre enseignait l'existence d'un nombre infini d'anges ou d'esprits
mediateurs, auxquels il attribuait non seulement un pouvoir d'intercession
subordonne a la providence continuelle de Dieu, mais un pouvoir aussi
absolu que celui que les paiens pretaient a leur dieux[1]. C'est le culte
rendu a des dieux secondaires, que saint Paul a condamne[2].
[Note 1: Bergier, _Dictionnaire theologique_.]
[Note 2: Coloss., cap. II, vers. 18.]
Les musulmans croient que les hommes ont chacun deux anges gardiens, dont
l'un ecrit le bien qu'ils font, et l'autre, le mal. Ces anges sont si bons,
ajoutent-ils, que, quand celui qui est sous leur garde fait une mauvaise
action, ils le laissent dormir avant de l'enregistrer, esperant qu'il
pourra se repentir a son reveil.
Les Persans donnent a chaque homme cinq anges gardiens, qui sont places: le
premier a sa droite pour ecrire ses bonnes actions, le second a sa gauche
pour ecrire les mauvaises, le troisieme devant lui pour le conduire, le
quatrieme derriere pour le garantir des demons, et le cinquieme devant son
front pour tenir son esprit eleve vers le prophete. D'autres en ce pays
portent le nombre des anges gardiens jusqu'a cent soixante.
Les Siamois divisent les anges en sept ordres, et les chargent de la garde
des planetes, des villes, des personnes. Ils disent que c'est pendant qu'on
eternue que les mauvais anges ecrivent les fautes des hommes.
Les theologiens admettent neuf choeurs d'anges, en trois hierarchies: les
seraphins, les cherubins, les trones;--les dominations, les principautes,
les vertus des cieux;--les puissances, les archanges et les anges.
Parce que des anges, en certaines occasions ou Dieu l'a voulu, ont secouru
les Juifs contre leurs ennemis, les peuples modernes ont quelquefois
attendu le meme prodige. Le jour de la prise de Constantinople par Mahomet
II, les Grecs schismatiques, comptant sur la prophetie d'un de leurs
moines, se persuadaient que les Turcs n'entreraient pas dans la ville, mais
qu'ils seraient arretes aux murailles par un ange arme d'un glaive, qui les
chasserait et les repousserait jusqu'aux frontieres de la Perse. Quand
l'ennemi parut sur la breche, le peuple et l'armee se refugierent dans le
temple
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