hoix de cette retraite, que la tour etait habitee
par un demon. Jusqu'alors le demon n'en avait permis l'entree a personne;
mais le baron etait au-dessus d'une telle crainte. Au milieu de ses
travaux, le demon lui apparaissait, dit-on, en habit seculier, s'asseyait a
ses cotes, lui faisait des questions sur ses recherches, et s'entretenait
avec lui de divers objets, sans jamais lui faire aucun mal. L'historien
credule ajoute que, si le baron eut voulu exploiter methodiquement ce
demon, il en eut tire beaucoup d'eclaircissements utiles[1].
[Note 1: _Dictionnaire d'anecdotes suisses_, p. 82.]
Cassien parle de plusieurs esprits ou demons de la meme trempe qui se
plaisaient a tromper les passants, a les detourner de leur chemin et a leur
indiquer de fausses routes, le tout par malicieux divertissement[1].
[Note 1: Cassiani collat. VII, cap. XXXII.]
Un baladin avait un demon familier, qui jouait avec lui et se plaisait a
lui faire des espiegleries. Le matin il le reveillait en tirant les
couvertures, quel que froid qu'il fit; et quand le baladin dormait trop
profondement, son demon l'emportait hors du lit et le deposait au milieu de
la chambre[1].
[Note 1: Guillelmi Parisiensis, partie II, princip., cap. VIII.]
Pline parle de quelques jeunes gens qui furent tondus par le diable.
Pendant que ces jeunes gens dormaient, des esprits familiers, vetus de
blanc, entraient dans leurs chambres, se posaient sur leur lit, leur
coupaient les cheveux proprement, et s'en allaient apres les avoir repandus
sur le plancher[1].
[Note 1: Pline, lib. XVI, epist. arg. 7.]
LES BONS ANGES
Les Juifs, a l'exception des saduceens, admettaient et honoraient les
anges, en qui ils voyaient, comme nous, des substances spirituelles,
intelligentes, et les premieres en dignite entre les creatures.
Les rabbins, qui placent la creation des anges au second jour, ajoutent
qu'ayant ete appeles au conseil de Dieu, lorsqu'il voulut former l'homme,
leurs avis furent partages, et que Dieu fit Adam a leur insu, pour eviter
leurs murmures. Ils reprocherent neanmoins a Dieu d'avoir donne trop
d'empire a Adam. Dieu soutint l'excellence de son ouvrage, parce que
l'homme devait le louer sur la terre, comme les anges le louaient dans le
ciel. Il leur demanda ensuite s'ils savaient le nom de toutes les
creatures? Ils repondirent que non; et Adam, qui parut aussitot, les recita
tous sans hesiter, ce qui les confondit.
L'Ecri
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