us ces
hostes s'esvanouirent, et le gentil-homme devenu sage et bon chrestien,
retourna en sa maison.
[Note 1: _Thresor des histoires admirables_, t. I, p. 290.]
[Note 2: En son traite _De magis, veneficis, etc._, liv. I, ch. I.]
Le diable aime a punir les mechants: Job Fincel[1] rapporte que "l'an 1532,
un gentil-homme aleman cruel envers ses sujets, commanda a certain paysan
de lui aller querir en la forest prochaine un grand chesne, et le lui
amener en sa maison, a peine d'estre rudement chastie. Le paysan tenant
cela comme impossible, part en souspirant et larmoyant. Entre dedans la
forest, il rencontre un homme (c'estoit l'ennemi) qui lui demande la cause
de sa tristesse? A quoy le paysan satisfit, l'autre lui ayant commande de
s'en retourner, promet de donner ordre que le gentil-homme auroit bien tost
un chesne. A peine le paysan estoit de retour au village que son homme de
la forest jette tout contre la porte du gentil-homme et en travers un des
plus gros et grands chesnes qu'on eust peu choisir, avec ses branches et
rameaux. Qui plus est cest arbre se rendit dur comme fer tellement qu'il
fust impossible de le mettre en pieces, au moyen de quoy le gentil-homme se
vid contraint a sa honte, fascherie et dispense de percer sa maison en
autre endroit et y faire fenestres et portes nouvelles."
[Note 1: Cite par Goulart, _Thresor d'histoires admirables_, t. I,
p. 540.]
On trouve sur le chapitre des malices du diable des legendes bien naives.
Il y avait a Bonn, dit Cesaire d'Heisterbach, un pretre remarquable par sa
purete, sa bonte et sa devotion. Le diable se plaisait a lui jouer de
petits tours de laquais: lorsqu'il lisait son breviaire, l'esprit malin
s'approchait sans se laisser voir, mettait sa griffe sur la lecon du bon
cure et l'empechait de finir; une autre fois il fermait le livre, ou
tournait le feuillet a contretemps. Si c'etait la nuit, il soufflait la
chandelle. Le diable esperait se donner la joie de mettre sa victime en
colere; mais le bon pretre recevait tout cela si bien et resistait si
constamment a l'impatience, que l'importun esprit fut oblige de chercher
une autre dupe[1].
[Note 1: Caesarii Heisterb. _Miracul._ lib. V, cap. LIII.]
Un historien suisse rapporte qu'un baron de Regensberg s'etait retire dans
une tour de son chateau de Bale pour s'y adonner avec plus de soin a
l'etude de l'Ecriture sainte et aux belles-lettres. Le peuple etait
d'autant plus surpris du c
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