, s'occuper, en compagnie de la
Roussette et de Paquette, d'une mysterieuse affaire pour laquelle elle
se demenait fort, et, avant de revenir aux Pardaillan qui, dans la
prison du Temple, attendent l'heure lugubre ou leur sera appliquee la
question, nous conduirons nos lecteurs au Louvre.
Depuis le lundi 18 aout, les fetes succedent aux fetes. Les huguenots
sont radieux.
Catherine de Medicis se montre charmante pour tous.
Charles IX, seul, mefiant et taciturne, semble promener dans toute cette
joie une incurable melancolie.
Le vendredi 22 aout, de bon matin, l'amiral Coligny quitta son hotel de
la rue de Bethisy et se rendit au Louvre.
Il etait escorte, comme toujours, de cinq ou six gentilshommes huguenots
et portait sous son bras une liasse de papiers.
C'etait le plan definitif de la campagne qu'on allait entreprendre
contre les Pays-Bas et dont Coligny devait avoir le commandement
supreme.
Le roi devait etudier ce plan avec l'amiral et lui donner la derniere
approbation.
Charles IX venait de se lever lorsque l'amiral arriva aux appartements
du roi deja envahis par la foule des courtisans. Il etait ce matin-la de
bonne humeur, et, lorsqu'il apercut Coligny, il alla a sa rencontre, le
pressa tendrement dans ses bras et s'ecria:
--Mon bon pere, j'ai reve cette nuit que vous me battiez!
--Moi, sire!
--Oui, oui, vous-meme.
Deja l'inquietude se peignait sur le visage des huguenots presents,
tandis que les catholiques ricanaient. Les uns et les autres
pressentaient quelqu'une de ces terribles plaisanteries dont Charles IX
etait coutumier.
Mais le roi, eclatant de rire, continua:
--Vous me battiez a la paume! Concoit-on cela? Moi, le premier joueur de
France!
--Et de Navarre, sire! dit en souriant Henri de Bearn. Chacun sait que
mon cousin Charles est imbattable a la paume.
Charles IX remercia Henri d'un geste gracieux et reprit:
--Amiral, je veux reprendre ma revanche sur mon reve. Venez.
--Mais, sire, dit Coligny, Votre Majeste n'ignore pas que je n'ai jamais
tenu une raquette...
--Allons bon! Et moi qui comptais vous battre!
--Sire, dit alors Teligny, si Votre Majeste le permet, je serai en cette
occasion le tenant de M. l'amiral, que j'ai bien le droit d'appeler mon
pere, et je releverai en son nom le defi.
--Vrai Dieu, monsieur, vous etes un charmant homme et vous me faites
grand plaisir. Amiral, nous causerons ce soir de choses serieuses, car
je vois aux redoutables pap
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