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vous ne le voulez pas, encore moins. Voulez-vous partir? Emmenez-moi. Je n'apprendrai jamais un metier; je ne veux pas rentrer au theatre. Comment le pourrais-je, faite comme je suis? je souffre trop pour attendre; decidez-vous. Elle parla sur ce ton pendant pres d'une heure, interrompant Frederic des qu'il voulait repondre. Il tenta en vain de l'apaiser. Une exaltation aussi violente ne pouvait ceder a aucun raisonnement. Enfin, epuisee de fatigue, Bernerette fondit en larmes. Le jeune homme la serra dans ses bras; il ne pouvait resister a tant d'amour. Il porta sa maitresse sur son lit. --Reste la, lui dit-il, et que le ciel m'ecrase si je t'en laisse arracher! Je ne veux plus rien entendre, rien voir, si ce n'est toi. Tu me reproches ma lachete, et tu as raison; mais j'agirai, tu le verras. Si mon pere me repousse, tu me suivras; puisque Dieu m'a fait pauvre, nous vivrons pauvrement. Je ne me soucie ni de mon nom, ni de ma famille, ni de l'avenir. Ces mots, prononces avec toute l'ardeur de la conviction, consolerent Bernerette. Elle pria son ami de la reconduire chez elle a pied; malgre sa lassitude, elle voulait prendre l'air. Ils convinrent, pendant la route, du plan qu'ils avaient a suivre. Frederic feindrait de se soumettre aux desirs de son pere; mais il lui representerait qu'avec peu de fortune il n'est pas possible de se hasarder dans la carriere diplomatique. Il demanderait donc a achever son stage; M. Hombert cederait vraisemblablement, a la condition que son fils oublierait ses folles amours. Bernerette, de son cote, changerait de quartier; on la croirait partie. Elle louerait une petite chambre dans la rue de la Harpe, ou aux environs; la, elle vivrait avec tant d'economie, que la pension de Frederic suffirait pour tous deux. Des que son pere serait retourne a Besancon, il viendrait la rejoindre et demeurer avec elle. Pour le reste, Dieu y pourvoirait. Tel fut le projet auquel les pauvres amants s'arreterent, et dont ils crurent le succes infaillible, comme il arrive toujours en pareil cas. Deux jours apres, Frederic, apres une nuit sans sommeil, se rendit chez son amie des six heures du matin. Un entretien qu'il avait eu avec son pere le troublait; on exigeait qu'il partit pour Berne; il venait embrasser Bernerette pour retrouver pres d'elle son courage affaibli. La chambre etait deserte, le lit etait vide. Il questionna la portiere, et apprit, a n'en pouvoir douter, qu'il avait un rival et qu'on
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