FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155  
156   157   158   159   160   161   162   163   164   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178   179   180   >>   >|  
deja dit qu'il etait tres fatigue de ses importunites, auxquelles il avait resolu de ne pas repondre. Or il arriva que Monna Bianchina, poussee a bout par cette froideur tenta une demarche audacieuse qui deplut beaucoup au jeune homme. Elle se presenta seule chez lui, pendant son absence, donna quelque argent a un domestique, et reussit a se cacher dans l'appartement. En rentrant, il la trouva donc, et il se vit force de lui dire, sans detour, qu'il n'avait point d'amour pour elle, et qu'il la priait de le laisser en repos. La Bianchina, qui, comme je l'ai dit, etait jolie, se laissa aller a une colere effrayante; elle accabla Pippo de reproches, mais non plus tendres cette fois. Elle lui dit qu'il l'avait trompee en lui parlant d'amour, qu'elle se regardait comme compromise par lui, et qu'enfin elle se vengerait. Pippo n'ecouta pas ses menaces sans s'irriter a son tour; pour lui prouver qu'il ne craignait rien, il la forca de reprendre a l'instant meme un bouquet qu'elle lui avait envoye le matin, et, comme la bourse se trouvait sous sa main:--Tenez, lui dit-il, prenez aussi cela; cette bourse m'a porte bonheur, mais apprenez par la que je ne veux rien de vous. A peine eut-il cede a ce mouvement de colere, qu'il en eut du regret. Monna Bianchina se garda bien de le detromper sur le mensonge qu'elle lui avait fait. Elle etait pleine de rage, mais aussi de dissimulation. Elle prit la bourse et se retira, bien decidee a faire repentir Pippo de la maniere dont il l'avait traitee. Il joua le soir comme a l'ordinaire, et perdit; les jours suivants, il ne fut pas plus heureux. Ser Vespasiano avait toujours le meilleur de, et lui gagnait des sommes considerables. Il se revolta contre sa fortune et contre sa superstition, il s'obstina et perdit encore. Enfin, un jour qu'il sortait de chez la comtesse Orsini, il ne put s'empecher de s'ecrier dans l'escalier: Dieu me pardonne! je crois que ce vieux fou avait raison, et que ma bourse etait ensorcelee; car je n'ai plus un de passable depuis que je l'ai rendue a la Bianchina. En ce moment, il apercut, flottant devant lui, une robe a fleurs, d'ou sortaient deux jambes fines et lestes; c'etait la mysterieuse negresse. Il doubla le pas, l'accosta, et lui demanda qui elle etait et a qui elle appartenait. --Qui sait? repondit l'Africaine avec un malicieux sourire. --Toi, je suppose. N'es-tu pas la servante de Monna Bianchina? --Non; qui est-elle, Monna Bianchina? --Eh
PREV.   NEXT  
|<   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155  
156   157   158   159   160   161   162   163   164   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178   179   180   >>   >|  



Top keywords:

Bianchina

 

bourse

 

contre

 
colere
 
perdit
 

meilleur

 

gagnait

 

toujours

 
Vespasiano
 

heureux


sommes
 

superstition

 

obstina

 

encore

 

sourire

 

fortune

 

suppose

 

considerables

 
revolta
 

suivants


retira

 

decidee

 

dissimulation

 

pleine

 

repentir

 

ordinaire

 

servante

 

maniere

 

traitee

 

comtesse


passable

 

depuis

 
rendue
 

mysterieuse

 

ensorcelee

 

doubla

 

negresse

 
moment
 
apercut
 

jambes


fleurs

 
flottant
 

devant

 

lestes

 
accosta
 
escalier
 

Africaine

 

ecrier

 

malicieux

 

sortaient