ses du payeur general, pour n'en sortir que par son ordre. Le
payeur general n'aurait jamais donne un ordre qui favorisat un corps de
troupes plutot qu'un autre.
Il est necessaire que le payeur de votre division envoie, dans le plus
court delai, au payeur general l'etat des recettes et depenses; je vous
prie de m'en envoyer un pareil. Vous sentez combien il est essentiel
pour l'ordre, que l'on connaisse toute la comptabilite de l'armee. Je
sais que vous vous etes empresse d'y mettre tout l'ordre que l'on peut
desirer.
BONAPARTE.
Au Caire, le 24 thermidor an 7 (11 aout 1799).
Au general Kleber.
J'arrive a l'instant, general, au Caire. Le maudit chateau d'Aboukir
nous a occupes six jours. Nous avons fini par y avoir huit mortiers et
six pieces de 24. Chaque coup de canon tuait cinq a six hommes. Enfin,
ils sont sortis le 15 en foule sans capitulation et jetant leurs armes.
Quatre cents sont morts dans les premieres vingt-quatre heures de leur
sortie, il y avait six jours que ces enrages buvaient de l'eau de la
mer. On a trouve dans le fort dix huit cents cadavres; nous avons en
notre pouvoir a peu pres autant de prisonniers, parmi lesquels le fils
du pacha et les principaux officiers.
On va vous envoyer des pieces de campagne, afin que vous en ayez six a
votre disposition. Procurez-vous des chevaux.
Rien de bien interessant d'aucun cote.
Je vous enverrai demain ou apres une grande quantite de galettes
anglaises, ou vous verrez d'etranges choses.
BONAPARTE.
Au Caire, le 25 thermidor an 7 (12 aout 1799).
Au general Desaix.
J'ai recu, citoyen general, votre lettre du 18 thermidor; j'approuve
completement les projets que vous avez formes. Vous n'aurez
effectivement acheve votre expedition de la Haute-Egypte qu'en
detruisant Mourad-Bey. Il est devenu si petit, qu'avec quelques
centaines d'hommes montes sur des chameaux, vous pourrez le pousser dans
le desert et en venir a bout.
Je vous ai demande le bataillon de la soixante-unieme, afin de reformer
cette demi-brigade et de lui donner quelques jours de repos a Rosette.
Des l'instant que vous serez venu a bout de Mourad-Bey, je ferai relever
toutes vos troupes. Je prepare, a cet effet, la treizieme et une autre
demi-brigade. Je serais d'ailleurs fort aise d'avoir vos troupes s'il
arrivait quelque evenement, ou sur la lisiere de la Syrie, ou sur la
cote. Les nouvelles que j'ai de Gaza ne me font pas penser que l'ennemi
veuille rien entre
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