me temps une
recreation ou tout au moins une consolation pour le pontife-roi reduit
en captivite; pelerinages nationaux, pelerinages etrangers, receptions
de la Societe de la jeunesse catholique, de l'Union catholique, des
chevaliers du Syllabus, oeuvre de la tabatiere, etc. On organise une
association ou une oeuvre en Italie, en France, en Baviere, en Espagne,
meme en Angleterre, et l'on donne rendez-vous aux membres de cette
association ou de cette oeuvre, a Rome, pour etre recu par le
Saint-Pere.
Malheureusement il arrive parfois, il arrive meme souvent que le nombre
des membres qui viennent au rendez-vous, n'est pas celui sur lequel on
avait compte; il y a des empechements, des defections, des paresses, des
economies obligees, et la manifestation pompeusement annoncee par les
bons journaux menace d'echouer piteusement.
C'est alors que les membres de la Societe des interets catholiques ou du
cercle de Saint-Pierre apparaissent comme des sauveurs. On serait trois
cents, ils interviennent, et l'on est un millier; l'honneur est sauf, la
manifestation a reussi une fois de plus.
On se reunit en deca de la porte de Bronze, et portant sur la poitrine
le signe des nouveaux croises: la croix blanche bordee d'un lisere
rouge, on gravit en silence, la tete decouverte, les escaliers du
Vatican, les pretres les premiers, comme cela se doit; on traverse la
cour Saint-Damase, et l'on se groupe dans la salle du consistoire, ou
l'on attend. Bientot le Pape parait entoure de huit ou dix cardinaux
et de sa cour; il s'assied sur son trone, et on lui lit l'adresse "ou
toujours des affirmations doctrinales sont relevees par des expressions
d'un ardent amour pour le Saint-Pere." Celui-ci se leve et repond par
un tres-long discours tout plein d'entrainement, dans lequel, avec
une remarquable fecondite, il reedite ses idees sur les malheurs de
l'Eglise, sur le doux lien de la religion qui faisait l'unite de
l'Italie, sur "la secte," sur l'esprit de la Revolution, sur les armes
de la priere qui doivent assurer le prochain triomphe de la religion et
la restauration du droit eternel dans le monde entier.
Des acclamations lui repondent, et dans sa joie il ne reconnait pas
qu'il a deja entendu bien souvent ces voix, pas plus qu'il ne voit ou
ne veut voir que ces visages places au second rang ne sont pas ceux de
pelerins belges, francais ou autrichiens, mais bien de comparses fideles
qui figurent dans toutes les fetes du Vatican pour donne
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