les exhibitions les plus excentriques.
L'art dramatique ramene ainsi a n'etre que de l'art theatral devient un
art tout a fait inferieur.
Toutefois, si la premiere proposition ne demande que quelques mots
d'explication, elle est cependant importante par une des conclusions
qu'on en peut tirer et qui nous offre la resolution d'un probleme
interessant. Jadis, quand il y avait des theatres en province et des
troupes qui s'y etablissaient a demeure pour la saison d'hiver, les
directeurs, n'ayant en general a leur disposition qu'un tres maigre
appareil representatif, avaient a se preoccuper dans une certaine mesure
de la valeur des pieces qu'ils montaient. Ces theatres etaient ainsi
favorables au progres de l'art dramatique. Aujourd'hui, un autre systeme
a prevalu. Une troupe part de Paris, avec armes et bagages, et s'en
va de ville en ville, montant partout l'unique piece qui compose son
repertoire et pour laquelle elle a pu faire les depenses d'un appareil
representatif, tres superieur a celui qu'aurait eu a sa disposition
un directeur de province. Or, a la faveur de cet appareil et grace
au prestige de quelques acteurs en renom, on parvient a imposer aux
applaudissements de la province des pieces d'une valeur intrinseque
inferieure. C'est ainsi que les nouvelles moeurs theatrales et que ces
troupes de voyage sont contraires au progres de l'art dramatique. Ici,
je n'ai pas d'ailleurs a examiner cette question dans les details
infinis qu'elle comporterait: je l'ai ramenee a sa plus simple
expression. Je ne puis cependant resister au desir de signaler, comme
la consequence, la plus grave peut-etre, du systeme actuel,
l'aneantissement du repertoire classique.
L'examen de la seconde proposition nous conduira a une conclusion
identique. L'abus ou l'exces de la mise en scene detourne le jugement du
spectateur de l'objet qui devrait faire sa preoccupation principale, par
suite abaisse son gout, et en meme temps pousse les auteurs, qui peuvent
compter sur l'effet d'un puissant appareil representatif, a se contenter
d'un succes plus facile a obtenir et a negliger la conception de leur
oeuvre et la conduite de l'action. L'abus ou l'exces de la mise en scene
est donc ainsi contraire aux progres de l'art dramatique.
CHAPITRE V
Recherche d'un principe physiologique auquel puissent se rattacher
les lois de la mise eu scene.--Les impressions intellectuelles et les
sensations organiques s'annihilent reciproquement.
On a
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