a portiere, fit descendre sa petite-niece
(Mme Papofski ne put retenir un sourd gemissement: une paleur livide
remplaca l'animation de son teint: elle chancela et s'appuya sur
l'epaule de son oncle.)
Le general: Vous voila satisfaite! J'avais raison de dire d'anciens
amis! J'aime cette emotion a le vue de votre soeur. C'est bien. Je m'y
attendais."
Le general avait l'air rayonnant; son triomphe etait complet. Mme
Papofski luttait contre un evanouissement; elle voulut parler, mais a
bouche entr'ouverte ne laissait echapper aucun son; elle eut pourtant la
pensee confuse que son trouble pouvait etre interprete favorablement;
cet espoir la ranima, ses forces revinrent; elle s'approcha de sa soeur
tremblante:
"Pardon, ma soeur, j'ai ete si saisie!
Le general: avec malice. Et si heureuse!
Madame Papofski, avec hesitation: Oui, mon oncle: vous l'avez dit: si
heureuse de voir cette pauvre Natalie.
Le general, de meme: Et chez moi encore. Cette circonstance a du
augmenter votre bonheur.
Madame Papofski, d'une voix faible: Certainement, mon oncle. Je suis...,
j'ai..., je sens... la joie....
Le general, riant: Eh! embrasses-vous! Embrassez votre niece, vos
neveux, Maria Petrovna; et remettez-vous." Mme Papofski embrassa en
fremissant soeur, niece et neveux."Viens, mon enfant, que je te mene a
ton appartement, dit le general en prenant le bras de Mme Dabrovine.
Suivez-nous, Maria Petrovna."
Le langage affectueux du general a Natalie occasionna a Mme Papofski un
nouveau fremissement; elle repoussa Natasha et ses freres, qui resterent
un peu en arriere, et suivit machinalement.
Le general pressait le pas; en arrivant pres de la porte du bel
appartement, il quitta le bras de Natalie, la porte s'ouvrit; Derigny,
sa femme et ses enfants attendaient le general avec sa niece a l'entree
de la porte.
Le general: Te voici chez toi, ma chere enfant, et je suis sur que tu y
seras bien, grace a mon bon Derigny que voici, a son excellente femme
que voila, et meme a leurs enfants, mes deux petits amis, Jacques et
Paul, qui ont travaille comme des hommes. Je te les presente tous et je
les recommande a ton amitie.
Madame Dabrovine: D'apres cette recommandation, mon oncle, vous devez
etre assure que je les aimerai bien sincerement, car ils vous ont sans
doute donne des preuves d'attachement, pour que vous en parliez ainsi."
Et Mme Dabrovine fit un salut gracieux a Derigny et a sa femme,
s'approcha de Jacques et de Paul
|