Alexandrie, le 15 thermidor an 7 (2 aout 1799).
_Au general Menou._
Vous devez avoir recu, citoyen general, les ordres de l'etat-major
relativement aux troupes qui sont actuellement sous vos ordres, et aux
prisonniers. Dans la journee de demain, il ne-vous restera plus qu'un
bataillon de la soixante-neuvieme, les trois bataillons de la quatrieme
legere, et differens detachemens d'artillerie; faites sur-le-champ
travailler a demolir les deux villages; faites deblayer toute
l'artillerie de siege sur Alexandrie, hormis quatre pieces de 24, qui
resteront a Aboukir, et deux mortiers a la Gomere. Faites embarquer
a Rosette pour le Caire la piece de 8 et l'obusier qui s'y trouvent;
faites evacuer sur Rosette toutes les pieces de 4 ou de 3 qui ont ete
prises sur les Turcs, hormis deux qui resteront a Aboukir. Ordonnez qu'a
mesure qu'elles arriveront a Rosette, on les fasse partir pour le Caire,
hormis deux que l'on gardera pour le service de Rosette.
Faites retablir le ponton pour servir au passage du lac; faites armer
de deux pieces de 12 ou de 16 la batterie Picot, et, comme il est
necessaire qu'elle soit a l'abri d'un coup de main, commencez par faire
fermer par un bon fosse et un mur crenele cette batterie.
Faites recueillir et mettez dans un magasin toutes les tentes; avec le
temps on les evacuera sur Rosette.
Quant aux blesses, j'ai ecrit par un parlementaire aux Anglais de venir
les reprendre, je vous ferai connaitre leur reponse. Pour ce moment,
faites-les reunir ensemble sous quelques tentes dans une mosquee.
Je desire que vous restiez encore quelques jours a Aboukir pour mettre
les travaux en train, et reorganiser tout dans cette partie.
Ordonnez a l'adjudant-general Jullien de se rendre a Aboukir. Vous lui
laisserez le commandement lorsque vous verrez les choses dans un etat
satisfaisant.
BONAPARTE.
Rahmanieh, le 20 thermidor an 7 (7 aout 1799).
_Au general Destaing._
Vous avez mal fait, citoyen general, d'attaquer les Anadis, et vous
avez encore bien plus mal calcule de penser que je vous enverrais de
la cavalerie pour une attaque que j'ignorais et qui etait contre mes
intentions. Je ne vois pas effectivement pourquoi aller sans artillerie,
presque sans cavalerie, attaquer des tribus nombreuses qui sont toujours
a cheval, et qui ne nous disaient rien. Puisque vous pensiez que je ne
devais pas tarder a arriver a Rahmanieh avec la cavalerie, il etait
bien plus simple de l'attendre. Je n'a
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