nisation varkoviste, creee en 1903 sous la direction du
general Tontscheff, avec l'appui du gouvernement bulgare et du groupe
revolutionnaire de Sarafof. Quant aux clubs bulgares, c'etaient des
organisations entierement acquises a l'idee d'union avec la Bulgarie;
des hommes, comme le publiciste Rizoff, le president du club de
Salonique Karajovoff, prenaient leur mot d'ordre a Sofia.
Ce qui demeure interessant dans la situation nouvelle des Balkans, c'est
de constater dans quels milieux de populations trouvaient appui ces
partis adverses; les Serbes, en effet, dans ces regions de marches
albanaises de l'Est, pourront peut-etre ramener a eux les premiers; mais
ils conserveront les autres comme ennemis irreductibles, prets a
s'allier contre eux aux Albanais. Or, les groupes socialistes et
democrates bulgares trouvaient leurs partisans surtout dans le vilayet
de Salonique et chez les ouvriers, employes et instituteurs de cette
region; il en etait de meme, quoique dans une moindre mesure, dans le
vilayet d'Uskub. Au contraire, dans le vilayet de Monastir, ils etaient
presque sans force, de meme qu'avant eux l'organisation interieure.
C'est que dans cette region domine un des deux elements sociaux qui
forment l'armature des partis nationalistes bulgares, partisans du
rattachement a la Bulgarie: ceux-ci se composent de toute la
bourgeoisie, avocats, medecins, hommes d'affaires, publicistes,
etudiants, et du clerge orthodoxe bulgare: les uns et les autres ont
pris contact avec Sofia et ont garde ce contact; beaucoup de leurs amis,
parents ou relations, nes en Macedoine, ont fait carriere en Bulgarie,
et ainsi mille liens les rattachent au royaume. Or, dans toute cette
region de Monastir a Uskub, les populations bulgares se groupent autour
d'un clerge nombreux, actif, tenu en main, qui partout poursuivait sa
propagande bulgare.
Tel est l'obstacle auquel les Serbes vont se heurter. Il est d'autant
plus redoutable qu'ils n'ont presque aucun element ethnique sur lequel
ils puissent s'appuyer, si ce n'est sur des paysans slaves incultes,
dont la conscience nationale ne s'est affirmee bulgare qu'a la suite
d'une intense propagande du royaume.
Dans le milieu dans lequel je me trouve a Krchevo, il est visible que
tous les Bulgares prennent leur mot d'ordre aupres de l'eveque et de ses
representants; et ceux-ci ne cachent point leurs sympathies pour la
Bulgarie. Us m'expriment leurs griefs: et ce sont des doleances contre
tout et
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