enue que dans le nord; au sud de
Vallona et de Koritza, les montagnes cotieres attenuent l'influence du
climat mediterraneen et la foret recommence comme dans le nord.
Or, de cette magnifique richesse naturelle, rien encore n'a ete mis en
valeur; on ne saurait en exagerer l'importance economique, et le
nouveau gouvernement doit en tirer parti, en assurer l'exploitation et
la protection.
Les produits de la terre et des troupeaux resteront longtemps encore la
principale richesse du pays; l'industrie proprement dite parait avoir
peu de chance de s'y developper prochainement, a la seule exception des
industries locales et agricoles; il faudrait, pour qu'il en soit
autrement, que des decouvertes minieres se produisent; jusqu'a present,
c'est tout juste si l'on a trouve pres de Vallona du bitume que l'on
exploite, ainsi que le sel de la cote adriatique. Il semble donc que,
jusqu'a nouvel avis, l'attention ne peut se porter que sur les petites
industries locales ou domestiques, comme celles des poteries ou des
armes, des broderies ou du filage, et sur les industries agricoles,
comme celles du bois, des peaux, de la farine, qui pourraient etre
protegees et developpees.
Cette mise en valeur du pays sera la suite d'une renaissance de sa vie
economique: pour la susciter, il faut assurer la possibilite de cultiver
et de produire en paix, de vendre ses produits avec facilite et de
profiter de son travail, c'est-a-dire la securite, l'absence
d'exactions et de razzias, l'etablissement de moyens de communication
et de moyens d'echange, la connaissance de ce qui convient a la culture,
a l'exploitation des forets, a l'elevage du betail, au commerce, a
l'exportation.
Or l'Albanie ne connait aujourd'hui ni la paix interieure, ni la justice
dans le prelevement des impots; elle n'a ni chemins de fer, ni ecoles
pratiques d'agriculture et d'industrie; elle ne possede de lignes
telegraphiques que dans les ports, de postes que dans quelques villes du
centre et du sud; on compte les routes carrossables, la plupart des
voies de communication n'etant que des sentiers a la merci des
intemperies; les ports sont laisses dans la plus complete incurie; ceux
qui ont besoin d'etre dragues ne le sont pas et les depots des rivieres
ensablent San Giovanni di Medua et Durazzo; la fievre paludeenne rend
dangereux le sejour sur les cotes, notamment a Vallona, ou rien n'a ete
tente pour assainir la region, ou pas meme un eucalyptus n'a ete plante;
le sy
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