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de prendre le meilleur; il fallait prendre ce qui se presentait a son esprit; cette premiere depeche terminee, il en ecrivit une seconde adressee au chef de la gare de Caen pour le prier de lui retenir une voiture attelee de deux bons chevaux, qui devrait l'attendre au train de deux heures dix-huit minutes, et le conduire aussi vite que possible a Saint-Aubin. Il ecrivait ces derniers mots lorsque le sifflet de la machine annonca l'arrivee a Mantes: avant l'arret complet du train, Leon sauta sur le quai et courut au telegraphe; il n'avait que trois minutes. En sortant du bureau, ses depeches expediees, il passa devant la bibliotheque des chemins de fer, et ses yeux tomberent par hasard sur un paquet de journaux parmi lesquels se trouvait le _Journal de Rouen_. Instantanement le souvenir lui revint qu'au temps ou il passait une partie de ses vacances chez son oncle, il lisait dans ce journal un bulletin meteorologique donnant l'heure des marees sur la cote. Il acheta un numero et, remonte dans son compartiment, il chercha vivement ce bulletin; l'heure de la pleine mer allait lui dire si son oncle pouvait etre ou ne pas etre sauve par sa depeche: la pleine mer etait annoncee pour six heures au Havre; par consequent; c'etait a midi qu'avait lieu la basse mer, et c'etait entre onze heures et une heure que son oncle devait accomplir son suicide. La depeche arriverait-elle a temps? Si elle arrivait avant que M. Haupois fut sorti, il etait sauve; si elle arrivait apres, il etait perdu; sa vie dependait donc du hasard. Comme la plupart de ceux qui n'ont point eu encore le coeur brise par la perte d'une personne aimee, Leon repoussait l'idee de la mort pour les siens; que ceux qui nous sont indifferents meurent, cela nous parait tout naturel, non ceux que nous aimons. Et il aimait son oncle, bien qu'en ces derniers temps, par suite de la rupture survenue entre les deux freres, il eut cesse de le voir. Pourquoi son oncle et son pere s'etaient-ils faches? Il le savait a peine. Ils avaient eu de serieuses raisons sans doute, aussi bonnes probablement pour l'un que pour l'autre; mais pour lui il n'avait jamais voulu prendre parti dans cette rupture, qui n'avait change en rien les sentiments d'affectueuse tendresse et de respect qu'il avait, des son enfance, concus pour cet oncle si bon, si jeune de coeur, si prevenant, si indulgent pour les jeunes gens dont il savait se faire le camarade et l'ami avec tant de bonne grac
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