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onnement cette fille, comme si j'etais sur d'elle... Je ne l'epouserais pas, pourtant... Mais qui epouserais-je ? Et puis, vraiment, c'est trop lache d'empecher une fille de se marier en racontant sur son compte de sales histoires..." Descendu devant le perron, Maxime, sans s'attarder au delicieux decor de cette maison de fee, un Trianon plus vaste en plus somptueux, dit a Hector: -- Combien avons-nous de temps encore avant le diner ? -- Une heure et demie, a peu pres... Votre habit est dans votre valise ? -- Oui. En vingt minutes je serai pret. Permettez-moi de ne pas me montrer encore... Je suis trop bouleverse... Si je rencontrais le banquier ou l'Italienne, je lacherais des mots que je regrettais apres. Laissez-moi me promener un instant, seul, dans le parc... Tout seul, je me calmerai. -- Eh bien ! allez. Quand vous rentrerez, faites le tour de la maison, vous ne serez pas vu. Un valet de pied vous indiquera la chambre ou vous pourrez faire votre toilette. -- Oui, dit Maxime, j'aime mieux cela. De cette facon, je ne verrai Mlle de Rouvre qu'au moment du diner. Au revoir. Le landau apparaissait en haut de la montee: les deux hommes se serrerent la main. Maxime s'eloigna vite vers les regions les plus touffues du parc, une longue charmille qui s'ouvrait a gauche, pareille a une nef. D'un ciel merveilleusement pur, le soir tombait, lent comme un crepuscule d'ete. Et un large croissant de lune, deja, melait a la paleur rousse de ce crepuscule sa paleur argentee. Maxime marchait devant soi, sans voir, le coeur houleux, tachant de se contenir et de revoir clair en lui-meme. Une voix parlait en lui et lui disait: "Prends garde ! vois comme tu souffres deja par cette femme, et tu ne lui as pas meme dit que tu l'aimais ! Prends garde ! Elle n'est pas faite pour toi, ni toi faite pour elle... Il est temps encore de partir !" Oui, il etait temps, et une minute il y songea. Fuir ! courir, par la foret, jusqu'a la station, et la, se jeter dans le premier train, se sauver comme un voleur, a Paris, se terrer dans les solitudes de Vezeris, jusqu'a ce que l'oubli vint cauteriser sa plaie. "L'oubli ! Mais je n'oublierai point... Quand j'ai quitte SaintAmand, je ne l'aimais pas, je ne pouvais pas l'aimer, l'ayant a peine entrevue. Et pourtant je n'ai pas oublie..." Ses pas hasardeux l'avaient mene au bord d'un etang immense, que l'incertitude du soir grandissait encore, effacant les limites dans la brume. Attachee au bord de l'etang, une
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