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laissant noye de crepuscule le reste de la chambre. -- Vous voyez que je vous tiens parole, dit Maud; je vous avais promis un moment de causerie en tete-a-tete: nous sommes tranquilles ici, et si j'ai tarde jusqu'a present, ne croyez pas que ce soit par caprice. Je ne voulais pas vous parler des choses graves qui nous interessent avant que nous nous fussions retrouves dans le monde. -- Mais... interrompit Maxime. -- Laissez-moi m'expliquer. Nous ne nous sommes pas beaucoup vus, mais comme je vous ai bien observe et que j'ai beaucoup pense a vous, il me semble que je vous connais bien. Vous croyez m'aimer... -- Oh ! Maud ! -- Ma phrase ne vous convient pas ? Je la change: vous m'aimez a votre facon, c'est-a-dire avec un fonds de rancune contre moi et contre le penchant qui vous porte vers moi. Ne dites pas non: vous enragez d'aimer une Parisienne, une mondaine, il suffit que vous m'aperceviez melee au monde pour que cette rancune se reveille. Tout a l'heure, parce que je dansais avec un ami d'enfance, vous avez doute de moi une fois de plus. Elle pausa un instant sur ce reproche qui fit baisser la tete a Maxime. Il s'apparut comme un coupable indigne de pardon, et combien la contrition lui fut douce ! -- Vous doutez de moi parce que je valse avec un de nos invites, le soir d'un bal chez moi. Et vous n'avez encore aucun droit sur moi ! Si je vous en donne, comment en userez-vous ! Comprenez-vous pourquoi j'hesite a vous choisir pour maitre ? Maxime repondit a voix basse: -- Je vous aime... si fort que vous n'en avez meme pas l'idee. Mais j'ai horreur du monde que je vois autour de vous. -- Le monde ou je vis ? Vous savez bien que je le prise ce qu'il vaut. Mais nous ne sommes pas ici dans une terre seigneuriale du Poitou, nous sommes a Paris, ou je ne puis voir que le monde de Paris. Est-ce ma faute, je vous le demande, si ce monde est mele et si le melange est trouble ? Certes, une fois mariee, ma facon de vivre dependra de l'homme que j'epouserai, comme elle depend aujourd'hui de ma famille. Mais je ne veux pas que cet homme pense se risquer ou dechoir en m'epousant. Que voulez-vous ? C'est peut-etre de l'orgueil fou et deplace: je veux etre epousee les yeux fermes; il me semble que je vaux cela. Elle s'etait levee sur ces derniers mots, que la brulure de son amour-propre, tant de fois corrode par le doute ironique du monde, faisait sinceres. Maxime la vit si hautaine qu'il sentit sa propre chetivite; il s'apercut que, peut
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