apaisee.
II
FAUSTA ET LE TORERO
Pendant que Pardaillan prenait un repos bien gagne, le Torero s'etait
rendu aupres de sa fiancee, la jolie Giralda.
Don Cesar ne cessait d'interroger la jeune fille sur ce que lui avait
dit cette mysterieuse princesse, au sujet de sa naissance et de sa
famille, qu'elle pretendait connaitre. Malheureusement, la Giralda
avait dit tout ce qu'elle savait et le Torero, fremissant d'impatience,
attendait que la matinee fut assez avancee pour se presenter devant
cette princesse inconnue, car il avait decide d'aller trouver Fausta.
Vers neuf heures du matin, a bout de patience, le jeune homme ceignit
son epee, recommanda a la Giralda de ne pas bouger de l'hotellerie ou
elle etait en surete, sous la garde de Pardaillan, et il sortit.
Il descendit l'escalier interieur, en chene sculpte, dont les marches,
cirees a outrance, etaient reluisantes et glissantes comme le parquet
d'une salle d'honneur du palais, et penetra dans la cuisine.
Un cabinet semblable a peu pres au bureau d'un hotel moderne avait ete
menage la, dans lequel se tenait habituellement la petite Juana.
Le Torero penetra dans ce retrait et, s'inclinant gracieusement devant
la jeune fille:
--Senorita, dit-il, je sais que vous etes aussi bonne que jolie, c'est
pourquoi j'ose vous prier de veiller sur ma fiancee pendant quelques
instants. Voulez-vous me permettre de faire en sorte que nul ne
soupconne sa presence chez vous?
Avec son plus gracieux sourire, Juana repondit:
--Seigneur Cesar, vous pouvez aller tranquille. Je vais monter a
l'instant chercher votre fiancee, et, tant que durera votre absence,
je la garderai pres de moi, dans ce reduit ou nul ne penetre sans ma
permission.
--Mille graces, senorita! Je n'attendais pas moins de votre bon coeur.
Vous voudrez bien aviser M. le chevalier de Pardaillan. a son reveil,
que j'ai du m'absenter pour une affaire qui ne souffre aucun retard.
J'espere etre de retour d'ici a une heure ou deux au plus.
--Le sire de Pardaillan sera prevenu.
Une fois dehors, le Torero se dirigea a grands pas vers la maison des
Cypres, ou il esperait trouver la princesse. A defaut, il pensait que
quelque serviteur le renseignerait et lui indiquerait ou il pourrait la
trouver ailleurs.
Ce dimanche matin, on devait, comme tous les dimanches, griller quelques
heretiques. Comme le roi honorait de sa presence sa bonne ville de
Seville, l'Inquisition avait donne a cette sinistre cere
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