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yait perdu sans ressources, n'ayant plus d'asile, aucun moyen de salut, et, bien entendu, plus d'amis. Seul, errant au bord de la mer, il fut tente de mourir en s'y precipitant. Au moment ou, cedant a cette pensee, il s'avancait vers un rempart eleve, un vieux domestique, nomme Jean, qui servait sa famille depuis nombre d'annees, s'approcha de lui. --Ah! mon pauvre Jean! s'ecria-t-il, tu sais ce qui s'est passe depuis mon depart. Est-il possible que mon pere nous quitte sans avertissement, sans adieu? --Il est parti, repondit Jean, mais non pas sans vous dire adieu. En meme temps il tira de sa poche une lettre qu'ils donna a son jeune maitre. Croisilles reconnut l'ecriture de son pere, et, avant d'ouvrir la lettre, il la baisa avec transport; mais elle ne renfermait que quelques mots. Au lieu de sentir sa peine adoucie, le jeune homme la trouva confirmee. Honnete jusque-la et connu pour tel, ruine par un malheur imprevu (la banqueroute d'un associe), le vieil orfevre n'avait laisse a son fils que quelques paroles banales de consolation, et nul espoir, sinon cet espoir vague, sans but ni raison, le dernier bien, dit-on, qui se perde. --Jean, mon ami, tu m'as berce, dit Croisilles apres avoir lu la lettre, et tu es certainement aujourd'hui le seul etre qui puisse m'aimer un peu; c'est une chose qui m'est bien douce, mais qui est facheuse pour toi; car, aussi vrai que mon pere s'est embarque la, je vais me jeter dans cette mer qui le porte, non pas devant toi ni tout de suite, mais un jour ou l'autre, car je suis perdu. --Que voulez-vous y faire? repliqua Jean, n'ayant point l'air d'avoir entendu, mais retenant Croisilles par le pan de son habit; que voulez-vous y faire, mon cher maitre? Votre pere a ete trompe; il attendait de l'argent qui n'est pas venu, et ce n'etait pas peu de chose. Pouvait-il rester ici? Je l'ai vu, monsieur, gagner sa fortune depuis trente ans que je le sers; je l'ai vu travailler, faire son commerce, et les ecus arriver un a un chez vous. C'est un honnete homme, et habile; on a cruellement abuse de lui. Ces jours derniers, j'etais encore la, et comme les ecus etaient arrives, je les ai vus partir du logis. Votre pere a paye tout ce qu'il a pu pendant une journee entiere; et, lorsque son secretaire a ete vide, il n'a pu s'empecher de me dire, en me montrant un tiroir ou il ne restait que six francs: "Il y avait ici cent mille francs ce matin!" Ce n'est pas la une banqueroute, monsieur, ce
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