ix navires de charge
destines a transporter des colons aux terres & iles ainsi decouvertes,
& bientot deux batiments armes aux frais du roi & portant trois cents
hommes partirent pour cette destination sous les ordres de Sebastien
Cabot, qui avait accompagne son pere dans ses deux precedentes
explorations; mais la rigueur de la saison, bien qu'on fut au mois de
juillet, lui fit perdre une grande partie de son monde: arrete par les
glaces vers 56 deg. a 58 deg. de latitude, il descendit la cote jusqu'a la
hauteur du detroit de Gibraltar, & n'ayant plus de vivres, il revint en
Angleterre, ramenant avec lui trois sauvages, qui furent presentes au
roi quelque temps apres.
L'insucces de cette expedition, la mort de son pere, & peut-etre des
competitions rivales, eloignerent pour longtemps Sebastien Cabot de ces
entreprises. Passe au service de l'Espagne, mais revenu momentanement en
Angleterre a la mort de Ferdinand le Catholique, on le revit seulement
en 1517, sur les vaisseaux de Henri VIII, recommencer, en compagnie de
sir Thomas Pert, vice-amiral d'Angleterre, une exploration de la cote
qu'il avait deja trois fois visitee, atteindre le 11 juin une latitude
de 67 deg. 30', & se trouver force par la timidite du commandant &
l'opposition des equipages, de renoncer a pousser plus loin ses
decouvertes, bien que la mer parut encore libre devant eux.
VII
Les decouvertes anglaises de 1497 & l'essai de colonisation de 1498,
bientot connus en Espagne & en Portugal, y eveillerent la crainte d'une
concurrence inattendue dans la recherche des richesses dont on s'etait
promis la possession exclusive, & des expeditions y furent aussitot
projetees a l'encontre de cette meconnaissance de leurs pretendus
droits.
On a cru retrouver dans une lettre royale datee de Seville le 6 mai
1500, & dans quelques autres circonstances douteusement significatives,
les indices d'une entreprise meditee par l'Espagne, mais qui n'eut point
alors de suites serieuses.
Le Portugal fut plus actif: une expedition fut confiee des l'annee 1500,
par le roi Emmanuel a Gaspard Cortereal, qui partit de Tercere avec deux
navires, s'avanca tout d'abord jusqu'a 50 deg. de latitude ou davantage, &
reconnut, jusqu'a un fleuve charge de glacons, Rio Nevado, la grande
terre qui fut alors appelee de son nom & que l'on designe aujourd'hui
sous celui de Labrador. Revenu heureusement a Lisbonne, il en repartit
l'annee suivante avec ses deux navires; se dirigeant a l'o
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