ts mutiles qu'il
avait pu se procurer pendant son sejour en France (de 1584 a 1588)
concernant le troisieme voyage de Cartier: c'est d'abord la relation,
non achevee, du navigateur; puis une lettre de son petit-neveu Jacques
Noel, ecrite de Saint-Malo le 19 juin 1587, & un fragment d'une seconde
lettre du meme, constatant que toutes les recherches faites dans la
famille pour retrouver une relation plus complete etaient demeurees sans
resultat. Hakluyt a imprime la suite, toujours en anglais, le routier du
voyage depuis Belle-Isle jusqu'a 230 lieues en amont de la riviere de
Canada, redige par Jean Allefonsce, de Sainte-Onge pres Cognac, maitre
pilote de Roberval en 1542; & enfin la relation de Roberval lui-meme,
non achevee il est vrai, mais conduite jusqu'au 22 juillet 1543, date
probablement peu eloignee de celle ou Cartier vint le rechercher d'apres
les ordres du roi. Hakluyt avait donne en 1600 le volume qui contient
l'edition originale de ces pieces (pages 232 a 242); elles se trouvent
naturellement reproduites dans la reimpression de 1812. La Societe
litteraire & historique de Quebec a repris dans Hakluyt tous ces
lambeaux pour les retraduire en francais & les inserer en 1843 dans le
volume que nous avons mentionne plus haut.
XVII
Quant a la relation du second voyage, qui nous interesse plus
specialement ici, elle est, comme on sait, la seule dont nous possedions
la redaction francaise originale; il en existe une edition, imprimee a
Paris en 1545, en un volume de 48 feuillets petit in-8 deg., d'une
telle rarete que les bibliographes n'en connaissent en Europe qu'un
exemplaire. Une reproduction scrupuleuse & figuree de cet exemplaire
unique a tente le zele d'un editeur fort habitue a la recherche & au
maniement des livres curieux; & voila comment a pris naissance l'edition
d'amateur en tete de laquelle doit se placer l'introduction dont nous
ecrivons en ce moment la derniere page.
Ce volume introuvable, qui echappait a toutes les recherches, etait si
peu connu, que l'on n'avait meme qu'une tres-fausse idee de ce qu'il
contenait, & la Societe litteraire & historique de Quebec en 1843, aussi
bien que M. Ternaux-Compans en 1841, le consideraient comme la redaction
francaise originale de la relation du premier voyage, au lieu du second;
pour celui-ci, on n'en connaissait d'autre publication que celle de
Lescarbot dans son Histoire de la Nouvelle-France (Livre III, chapitres
vi a viii, xii a xviii, & xxii a xxvii)
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