sion_ de l'evenement,
dont nous detachons ces lignes: "Le combat avait lieu... a cause
de _Lelia_,--roman de Mme Sand selon les uns, de M. Sand selon les
autres,--dont M. Feuillide avait fait la critique dans son journal. Or,
si _Lelia_ est de M. Sand, je ne sais trop a quel titre M. Planche s'est
constitue le _bravo_, le _majo_ de cet ecrivain. A moins que M. Sand
ne soit impotent ou cul-de-jatte, la conduite de M. Planche est
incomprehensible. Si M. Sand est une femme, ce dont il est permis de
douter en lisant _Lelia_, ce reve de devergondage et de cynisme, cette
femme doit savoir peu de gre a M. Planche de l'avoir compromise par une
demarche beaucoup moins chevaleresque qu'inconsequente et irreflechie."]
[Note 52: _Complainte historique et veritable sur le fameux duel qui
a eu lieu entre plusieurs hommes de plume, tres inconnus dans Paris,
a l'occasion d'un livre dont il a ete beaucoup parle de differentes
manieres_, etc. Publiee dans _Cosmopolis_ du 1er mai 1896, par M. le
V. de Spoelberch de Lovenjoul, qui l'accompagne de cette note: "Apres
l'avoir d'abord attribuee a la collaboration d'Alfred de Vigny et de
Brizeux, le veritable auteur s'etant bientot fait connaitre, G. Sand
l'avait precieusement gardee et authentiquee de sa main."]
Telle de l'_Angelus,_ la cloche matinale
Fait dans les carrefours hurler les chiens errants,
Tel ton luth chaste et pur, trempe dans l'eau lustrale,
O George, a fait pousser de hideux aboiements.
Mais quand les vents sifflaient sur ta muse au front pale,
Tu n'as pas renoue ses longs cheveux flottants;
Tu savais que Phoebe, l'etoile virginale
Qui souleve les mers, fait baver les serpents.
Tu n'as pas repondu, meme par un sourire,
A ceux qui s'epuisaient en tourments inconnus
Pour mettre un peu de fange autour de tes pieds nus.
Comme Desdemona, t'inclinant sur ta lyre,
Quand l'orage a passe tu n'as pas ecoute
Et les grands yeux reveurs ne s'en sont pas doute[53]!
[Note 53: _A George Sand_, sonnet trouve dans les cartons de
Sainte-Beuve, publie pour la premiere fois par la _Revue moderne_ de
juin 1865.]
Bien assuree maintenant de son amour et de son bonheur, George Sand
n'hesitait plus a s'en ouvrir a Sainte-Beuve. Elle lui ecrivait le 25
aout:
...Je me suis enamouree, et cette fois tres serieusement, d'Alfred de
Musset. Ceci n'est plus un caprice; c'est un attachement senti... Il ne
m'appartient pas de promettre a cette affection une dure
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