it a pleurer: "A votre place, lui-dis-je, je renoncerais a
une entreprise impossible. Vous ne reussirez pas a joindre Pagello
sans moi et a me faire enfermer avec les fous. Avouez plutot que vous
etes une c...--Eh bien! oui, repondit-elle.--Et une desolee c...",
ajoutai-je.--Et je la ramenai vaincue a la maison.
Dans une longue note inedite ajoutee par elle-meme a sa correspondance
avec Musset, George Sand refute, non sans indignation, ce qu'elle
considere comme une calomnie. L'impartialite nous oblige a en donner
un fragment,--non sans faire observer que si la dictee de Musset est
posterieure de dix-huit ans aux faits qu'elle raconte, la rectification
de George Sand est posterieure a la mort du poete[101].
[Note 101. M. Maurice Clouard (article cite: _Revue de Paris_ du 1er
aout 1896) a donne une impression et des extraits de ce morceau.]
La lettre a laquelle il fait allusion dans celle qui precede, et qui
a donne lieu a de si belles histoires (forme) neuf petites lignes
ecrites au crayon sur le revers d'une _Canzonetta nuova, sopra
l'Elisire d'Amore_ que l'on chantait et criait a un sou dans les rues
de Venise. Il l'avait achetee le matin, et elle se trouvait sur la
table. Il etait alors tourmente de visions et de soupcons jaloux.
_Elle_ le veillait toujours, bien qu'il fut en convalescence; mais
il etait souvent tres agite. Le croyant endormi, et ne voulant pas
l'eveiller en cherchant une plume et du papier, _elle_ ecrivit sur le
_verso_ de cette chanson:
"Egli e stato molto male, questa notte, poveretto! Credeva si vedere
fantasmi intorno al suo letto e gridava sempre: "_Son matto. (Je
deviens fou.)_" Temo molto per la sua ragione. Bisogna sapere dal
gondoliere se non ha bevuto vino di Cipro, nella gondola, ieri.
Se forse ubbri..." Ici _elle_ fut interrompue; _il_ avait fait un
mouvement; _elle_ mit ce qu'elle ecrivait dans sa poche; _il_ s'en
apercut et demanda a le voir; _elle_ s'y refusa, promettant de le
montrer plus tard. _Elle_ ne pouvait le lui montrer que beaucoup plus
tard.
Voici la traduction: "Il a ete tres mal cette nuit, le pauvre enfant!
Il croyait voir des fantomes autour de son lit, et criait toujours:
"Je suis fou! je deviens fou!" Je crains beaucoup pour sa raison. Il
faut savoir du gondolier s'il n'a pas bu du vin de Chypre dans la
gondole, hier. S'il n'etait qu'ivre..." Probablement la phrase devait
etre terminee ainsi: "S'il n'e
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