mmobilite.
--Messieurs, reprit Maurevert, en acceptant votre merci, je m'engageais
ou a vous donner satisfaction, ou a revenir me mettre a votre
disposition. Je dois vous declarer que je n'ai pas reussi aussi
completement que je l'esperais. Et c'est pourquoi, si vous ne m'accordez
un nouveau credit, je serai votre prisonnier...
Charles avait affreusement pali. Pardaillan, aux derniers mots de
Maurevert, le regarda avec etonnement.
--Votre attitude, monsieur, rachete bien des choses, dit-il avec une
sorte de douceur. Vous disiez que vous n'aviez pas entierement reussi.
Ceci laisse supposer que vous avez reussi tout au moins en partie.
Le jeune duc etait haletant.
--Voici, de tres exacte facon, fit Maurevert, ce que j'ai pu savoir, et
ce que je n'ai pas pu savoir: la jeune fille dont vous me parliez n'est
plus a Paris; cela est certain. Mais en quel lieu monseigneur le duc
l'a-t-il fait conduire? Voila ce que je n'ai pu etablir. Et pourtant,
messieurs, j'ai passe ma nuit a cette recherche.
--Perdue! Perdue pour toujours! murmura Charles.
--Monsieur, dit Maurevert avec une apparente emotion, vous pouvez croire
que je n'ai aucun motif de haine contre cette jeune fille. Laissez-moi
donc vous dire que, peut-etre, tout n'est-il pas dit!...
--Parlez!... si vous avez un indice, si faible soit-il!
--Monsieur, dit Maurevert en se tournant vers Pardaillan, je vous
appartiens; pensez-vous que nous devons nous battre, ou bien
m'accordez-vous un nouveau credit de quelques jour?
--Parlez, dit Pardaillan.
--Eh bien, voici, messieurs: je me ferais fort, dans dix jours, non
seulement de vous dire ou se trouve la jeune fille, mais de vous mettre
en sa presence... Dix jours, messieurs, cela peut vous sembler long.
Mais c'est juste le temps qu'il me faut pour aller dans une ville ou je
suis sur de trouver l'indication cherchee, et d'en revenir.
--Quelle est cette ville? demanda Pardaillan.
--C'est Blois, repondit Maurevert du ton le plus naturel. L'homme a qui
la jeune fille a ete confiee est a Blois. Ceci, messieurs, est un secret
politique. Or, si je puis trahir le duc sur une question d'amour,
j'aimerais mieux etre tue sur place que de le trahir sur une question
d'Etat...
--Ceci etait admirable... Ceci confirmait la bonne volonte de Maurevert.
--Que la jeune fille soit a Blois, continua Maurevert, j'en doute.
Mais a Blois, messieurs, je trouverai l'homme qui sait. Or, cet homme,
messieurs, n'a rien a me re
|