que fait le gibier dans les bois.
Roland escalada la fenetre avec son agilite ordinaire et s'elanca
de la sacristie dans le choeur.
Un regard lui suffit pour s'assurer que non seulement le choeur,
mais le vaisseau entier de la petite chapelle, etait vide.
Les fantomes avaient-ils fait suivre a l'Anglais le chemin oppose
a celui qu'il avait suivi lui-meme?
C'etait possible.
Roland passa rapidement derriere l'autel, gagna la grille des
caveaux: la grille etait ouverte.
Il s'engagea dans le cimetiere souterrain.
L'obscurite l'empechait de voir dans ses profondeurs. Il appela a
trois reprises sir John; personne ne lui repondit.
Il gagna l'autre grille donnant dans le souterrain; elle etait
ouverte comme la premiere.
Il s'engagea dans le passage voute.
Seulement, la, comme il eut ete impossible, au milieu des
tenebres, de se servir de son fusil, il le passa en bandouliere et
mit le couteau de chasse a la main.
En tatonnant, il s'enfonca toujours davantage sans rencontrer
personne, et, au fur et a mesure qu'il allait en avant,
l'obscurite redoublait, ce qui indiquait que la dalle de la
citerne etait fermee.
Il arriva ainsi a la premiere marche de l'escalier, monta jusqu'a
ce qu'il touchat la dalle tournante avec sa tete, fit un effort,
la dalle tourna.
Roland revit le jour.
Il s'elanca dans la citerne.
La porte qui donnait sur le verger etait ouverte; Roland sortit
par cette porte, traversa la partie du verger qui se trouvait
entre la citerne et le corridor, a l'autre extremite duquel il
avait fait feu sur son fantome.
Il traversa le corridor et se trouva dans le refectoire.
Le refectoire etait vide.
Comme il avait fait dans le souterrain funebre, Roland appela
trois fois sir John.
L'echo etonne, qui semblait avoir desappris les sons de la parole
humaine, lui repondit seul en balbutiant.
Il n'etait point probable que sir John fut venu de ce cote; il
fallait retourner au point de depart.
Roland repassa par le meme chemin et se retrouva dans le choeur de
la chapelle.
C'etait la que sir John avait du passer la nuit, c'etait la qu'on
devait retrouver sa trace.
Roland s'avanca dans le choeur.
A peine y fut-il, qu'un cri s'echappa de sa poitrine.
Une large tache de sang s'etendait a ses pieds et tachait les
dalles du choeur.
De l'autre cote du choeur, a quatre pas de celle qui rougissait le
marbre a ses pieds, il y avait une seconde tache non moins large,
non mois rou
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