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le hommes l'attendent! -- Moreau!... Moreau est avec lui! s'ecria Gohier. -- A sa droite! -- Je vous l'ai toujours dit! s'ecria Moulin, avec sa rudesse militaire, Moreau, c'est une... salope et pas autre chose! -- Etes-vous toujours d'avis de resister, Barras? demanda Gohier -- Oui, repondit Barras. -- Eh bien, alors, habillez-vous et venez nous rejoindre dans la salle des seances. -- Allez, dit Barras, je vous suis. Les deux directeurs se rendirent dans la salle des seances. Au bout de dix minutes d'attente: -- Nous aurions du attendre Barras, dit Moulin: si Moreau est une s..., Barras est une p...! Deux heures apres, ils attendaient encore Barras. Derriere eux, on avait introduit, dans la meme salle de bain, Talleyrand et Bruix, et, en causant avec eux, Barras avait oublie qu'il etait attendu. Voyons ce qui s'etait passe rue de la Victoire. A sept heures, contre son habitude, Bonaparte etait leve et attendait en grand uniforme dans sa chambre. Roland entra. Bonaparte etait parfaitement calme; on etait a la veille d'une bataille. -- N'est-il venu personne encore, Roland? demanda-t-il. -- Non, mon general, repondit le jeune homme; mais j'ai entendu tout a l'heure le roulement d'une voiture. -- Moi aussi, dit Bonaparte. En ce moment, on annonca: -- Le citoyen Joseph Bonaparte et le citoyen general Bernadotte. Roland interrogea Bonaparte de l'oeil. Devait-il rester ou sortir? Il devait rester. Roland resta debout a l'angle d'une bibliotheque, comme une sentinelle a son poste. -- Ah! ah! fit Bonaparte en voyant Bernadotte habille comme la surveille en simple bourgeois, vous avez donc decidement horreur de l'uniforme, general? -- Ah ca! reprit Bernadotte, pourquoi diable serais-je en uniforme a sept heures du matin, quand je ne suis pas de service? -- Vous y serez bientot. -- Bon! je suis en non-activite. -- Oui; mais, moi, je vous remets en activite. -- Vous? -- Oui, moi. -- Au nom du Directoire? -- Est-ce qu'il y a encore un Directoire? -- Comment! il n'y a plus de Directoire? -- N'avez-vous pas vu, en venant ici, des soldats echelonnes dans les rues conduisant aux Tuileries? -- Je les ai vus et m'en suis etonne. -- Ces soldats, ce sont les miens. -- Pardon! dit Bernadotte, j'avais cru que c'etaient ceux de la France. -- Eh! moi ou la France, n'est-ce pas tout un? -- Je l'ignorais, dit froidement Bernadotte. -- Alors, vo
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