que les branches des saules quand un air doux les
caresse." Tres seduisante aussi cette antithese, qui evoque le souvenir de
Cendrillon et de telle de ses soeurs: "Je venais de voir Brulette, aussi
brillante qu'un soleil d'ete, dans la joie de son amour et le vol de sa
danse; Therence etait la, seule et contente, aussi blanche que la lune
dans la nuit claire du printemps. On entendait au loin la musique des
noceux; mais cela ne disait rien a l'oreille de la fille des bois, et je
pense qu'elle ecoutait le rossignol qui lui chantait un plus beau cantique
dans le buisson voisin."--Des champs nous passons sur les planches, avec
_Adriani_. C'est, en quelque chateau du Vivarais, l'histoire d'un chanteur,
d'abord amateur, qui s'eprend de Laure de Larnac, veuve d'Octave de
Monteluz. Elle n'a guere plus de vingt ans et passe pour folle. Il la
console. Ils s'aiment, et elle l'epouse, malgre les anathemes de son
entourage aristocratique. L'idee maitresse du roman est l'apologie des
musiciens, des acteurs, de tous les gens de theatre. Et Laure declare, au
denouement: "Je haissais l'etat de comedien. Tu t'es fait comedien. J'ai
reconnu que c'etait le plus bel etat du monde."--Meme these, ou peu s'en
faut, dans _Narcisse_: la vertueuse mademoiselle d'Estorade aime le
chanteur Albany. Elle resiste a sa passion et se retire au couvent. Plus
tard, quand elle epouse le brave, mais vulgaire Narcisse Pardoux, elle
succombe a un mal de langueur. Elle a silencieusement adore Albany.
Le _Piccinino_, qui sort de la maniere habituelle de l'auteur, est un
roman d'aventures ayant pour cadre la Sicile et se deroulant dans une
atmosphere de conspirations. George Sand decrivait la une contree qu'elle
n'avait pas visitee: c'est le procede dont usa Mery, puis Victor Hugo
lui-meme, dans les _Orientales_ et _Han d'Islande_. Or, le _Piccinino_
contient des paysages, par exemple ceux de Catane, qu'un voyageur bien
informe peut attester scrupuleusement exacts.--C'est, au contraire, apres
un sejour a Rome que George Sand ecrivit la _Daniella_ (1857), ou
s'amalgament une intrigue romanesque et le guide du touriste dans "la
ville eternelle de Satan." De Guernesey Victor Hugo lui envoya de
chaleureuses felicitations, en cette forme hyperbolique qui caracterise
ses jugements litteraires: "La _Daniella_ est un grand et beau livre. Je
ne vous parle pas du cote politique de l'ouvrage, car les seules choses
que je pourrais ecrire a propos de l'Italie seraient imposs
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