le
feint d'etre emue et l'ajourne a sept annees d'intervalle. On reflechira,
au prealable. Apres des faits et gestes divers, batailles, sieges,
assassinats, le marquis Celadon retrouve, pour sa plus grande joie, et
adopte son neveu Mario, qui epousera Lauriane. L'oncle galant renonce au
benefice de l'echeance promise.
Tres long, tres lent est le roman intitule la _Confession d'une jeune
fille_, odyssee d'une enfant volee a sa nourrice.--Dans _Monsieur
Sylvestre_ et dans le volume qui lui fait suite, le _Dernier Amour_, il y
a des parties descriptives qui ne sont point sans agrement. C'est le recit
des recherches et des deboires d'un isole, Monsieur Sylvestre, qui aspire
a la verite, en poursuivant la definition du bonheur. Voici celle qu'il
propose: "Le bonheur n'est pas un mot, mais c'est une ile lointaine. La
mer est immense, et les navires manquent." A soixante ans--c'est un peu
tard--Monsieur Sylvestre est aime par la mysterieuse Felicie, qui atteint
la trentaine et qui cache une faute de la seizieme annee. Elle a une
rechute et s'empoisonne. "Ne jouez pas avec l'amour!" murmure le
sexagenaire, a qui le dernier amour n'a pas plus reussi que le premier.
_Pierre qui roule_ et le _Beau Laurence_ sont l'histoire, en deux tomes,
d'un comedien qui voit apparaitre une inconnue exquisement belle dans une
maison de Blois. Il mene la vie errante de sa profession, va au Montenegro,
revient, fait un heritage, retrouve en madame de Valdere sa delicieuse
apparition et l'epouse.--Dans _Mademoiselle Merquem_ (1868), George Sand,
reprenant un sentier parallele a Balzac, depeint, non pas la femme, mais
la fille de trente ans, eleve d'un Bellac qui n'etait pas professeur pour
dames, mais pour simples ruraux. Celie Merquem servira de modele et de
consolation aux celibataires attardees du sexe feminin: "Peut-etre,
observe l'auteur, ne sait-on pas a quel degre de charme et de merite
pourrait s'elever la femme bien douee, si on la laissait murir, et si
elle-meme avait la patience d'attendre son developpement complet pour
entrer dans la vie complete. On les marie trop jeunes, elles sont meres
avant d'avoir cesse d'etre des enfants."
Entre tous les romans ecrits par George Sand sous le Second Empire, celui
ou elle a mis assurement le plus d'elle-meme, l'ardeur intense de sa foi,
c'est _Mademoiselle La Quintinie_, consacree a refuter _Sibylle_, d'Octave
Feuillet. A l'apologie de l'education catholique et de la direction
clericale elle o
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