FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   185   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   205   206   207   208   209  
210   211   212   213   214   215   216   217   218   219   220   221   222   223   224   225   >>  
a couper court aux genereuses velleites de leur tante, en obtenant qu'elle me renvoyat. Mais c'est en vain que pendant pres d'une annee leur haine s'epuisa en savantes manoeuvres. L'instinct de la conservation aiguisant ma perspicacite, j'avais penetre leurs intentions, et je luttais de toutes mes forces. C'etait un interet dans ma vie. Chaque jour, pour me rendre plus indispensable, j'imaginais quelque nouvelle prevenance. Ils ne venaient guere a La Jonchere qu'une fois par semaine, j'y etais toujours, je luttais avec succes. A diverses reprises, j'avais entendu ma bienfaitrice leur defendre de lui parler de moi, et meme les menacer de leur fermer sa maison, s'ils s'obstinaient a la tourmenter a mon sujet. Je touchais probablement au terme des tracasseries, quand ma pauvre vieille maitresse tomba malade. En quarante-huit heures, elle fut au plus mal. Elle gardait toute sa connaissance, mais precisement parce qu'elle avait la conscience du danger, la peur de la mort la rendait folle. Ses nieces etaient venues s'installer autour de son lit, defense expresse m'etait faite d'entrer dans sa chambre, et elle n'osait deja plus faire prevaloir sa volonte. Les parents avaient compris leur avantage, et que c'etait la une occasion sans pareille d'en finir avec moi. Gagnes d'avance, evidemment, les medecins declarerent a ma pauvre bienfaitrice que l'air de La Jonchere lui etait fatal, et que son unique chance de salut etait d'aller s'etablir a Paris, chez un de ses neveux. On l'y porterait a bras, ajoutaient-ils, elle se retablirait tres-vite et elle irait ensuite consolider sa convalescence dans quelque ville du Midi. Son premier mot fut pour moi. Elle ne voulait pas se separer de moi, protestait-elle, et tenait absolument a m'emmener. Ses neveux gravement lui representerent que c'etait impossible, qu'il ne fallait pas songer a s'embarrasser de moi, que le plus simple etait de me laisser a La Jonchere, et que d'ailleurs ils se chargeaient de me trouver une bonne condition. La malade lutta longtemps, et avec un courage dont je ne l'aurais pas crue capable. Dix fois, en voyant ce qu'elle souffrait de ce cruel debat, je fus sur le point d'y mettre fin en m'enfuyant. L'amour-propre me retint, et non certes la cupidite. Mais les autres l'obsedaient. Les medecins ne cessaient de lui repeter qu'ils ne repondaient de rien, si on ne suivait pas leurs avis. Elle avait peur de mourir... Elle ceda en pleurant...
PREV.   NEXT  
|<   185   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   205   206   207   208   209  
210   211   212   213   214   215   216   217   218   219   220   221   222   223   224   225   >>  



Top keywords:

Jonchere

 

neveux

 

quelque

 

medecins

 

pauvre

 

malade

 
bienfaitrice
 
luttais
 

consolider

 

representerent


convalescence

 

ensuite

 

impossible

 

retablirait

 

gravement

 

separer

 

protestait

 

tenait

 

voulait

 
emmener

genereuses

 

premier

 

absolument

 

declarerent

 

obtenant

 

evidemment

 

avance

 

pareille

 
Gagnes
 

unique


chance

 

velleites

 

porterait

 

etablir

 

ajoutaient

 
embarrasser
 

retint

 

certes

 

cupidite

 

autres


propre

 
mettre
 

enfuyant

 

obsedaient

 

cessaient

 

mourir

 
pleurant
 

suivait

 

repeter

 
repondaient