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Et j'etais encore a attendre une reponse d'elle, quand, un mois plus tard, le medecin declara que j'etais tout a fait retablie et signa mon bulletin de sortie. Je n'en fus pas trop affectee. J'avais fait, en ces derniers temps, la connaissance d'une ouvriere, qui avait du entrer a Lariboisiere a la suite d'une chute, et qui occupait le lit le plus rapproche du mien. C'etait une jeune fille d'une vingtaine d'annees, tres-douce, tres-obligeante, et dont l'aimable physionomie m'avait seduite tout d'abord. De meme que moi, elle etait sans famille. Mais elle etait riche, elle, immensement riche! Elle possedait un petit mobilier, une machine a coudre qui lui avait coute trois cents francs, et en vraie fille de Paris, elle savait cinq ou six metiers, dont le moins lucratif lui rapportait encore vingt-cinq a trente sous par jour, aux epoques du chomage. En moins d'une semaine, nous fumes amies. Et lorsque etant guerie, elle quitta l'hopital: --Croyez-moi, me dit-elle, quand a votre tour vous sortirez, ne vous mettez pas en peine d'une place. Venez me trouver. Je puis vous loger. Je vous montrerai ce que je sais, et si vous etes travailleuse, vous gagnerez tres-bien votre vie, et vous serez libre... C'est donc chez cette amie, qu'en sortant de Lariboisiere, je me rendis tout droit, portant noue dans un mouchoir mon mince bagage, une robe et quatre chemises que m'avaient donnees les bonnes soeurs. Elle demeurait aux Batignolles, au dernier etage d'une immense maison divisee en une infinite de petits logements. Et tout en montant son roide escalier, le coeur me battait bien fort, car je n'avais guere d'illusions, et je me demandais si elle n'aurait pas oublie ses promesses, et comment elle allait me recevoir. Elle me recut comme une soeur. Et apres m'avoir fait admirer son logement, deux petites mansardes ou eclatait la plus admirable proprete: --Tu verras, me dit-elle, en m'embrassant, que nous serons tres-heureuses ici!... La nuit s'avancait. Il y avait longtemps deja que le sieur Fortin etait monte eteindre le gaz de l'escalier. Un a un s'etaient tus les derniers bruits de l'_Hotel des Folies_. Rien ne troublait plus le silence que, par intervalles, le roulement lointain de quelque fiacre attarde, traversant le boulevard. Mais ni Maxence ni Mlle Lucienne ne s'apercevaient du vol des heures. Pour eux, le present n'existait plus. Peu a peu, la jeune fille s'etait laissee gagner a l'irres
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