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m'avaient traverse l'esprit, et si je doutais de leur vraisemblance, il me fallait bien reconnaitre qu'elles etaient admissibles. --Enfin, que dois-je faire? demandai-je. L'officier de paix hocha la tete. --En verite, ma pauvre enfant, me repondit-il, je ne sais trop que vous dire. La police n'a pas la puissance de Dieu. Elle ne peut rien pour prevenir le crime concu dans la cervelle d'un scelerat inconnu. J'etais epouvantee, il le vit et eut pitie: --A votre place, ajouta-t-il, je changerais de domicile. Peut-etre un demenagement lestement execute fera-t-il perdre votre piste aux miserables acharnes apres vous. Et surtout, donnez-moi votre nouvelle adresse. Tout ce qui est en mon pouvoir pour vous proteger et assurer votre securite, je le ferai... Et cet homme excellent a tenu sa parole, et une fois encore, je lui ai du mon salut. C'est lui, a cette heure, qui est le commissaire de police de notre quartier, et c'est lui qui a mis a la raison Mme Fortin. Je me hatai du reste de suivre ses conseils, et des le surlendemain j'etais installee ici, dans la chambre que j'occupe encore. Craignant d'etre epiee, avant de demenager, et quoiqu'il m'en coutat, j'avais annonce a ma patronne que je la quittais, la priant, si quelqu'un venait aux informations, de repondre que je m'etais decidee a partir pour l'Amerique. Je ne tardai pas a retrouver de l'ouvrage, chez un couturier tres a la mode, et que vous devez connaitre de nom: Van Klopen. Ce ne fut pas pour longtemps. La guerre venait d'etre declaree. Tous les jours le telegraphe annoncait une nouvelle defaite. Les Prussiens approchaient. La Republique fut proclamee. Puis, le siege commenca. Deja depuis une quinzaine, M. Van Klopen avait ferme ses ateliers et quitte Paris. J'avais quelques economies, grace a Dieu, et je les menageais comme des naufrages menagent leurs derniers vivres, quand, au moment ou je m'y attendais le moins, un peu d'ouvrage m'arriva. C'etait un dimanche, et j'etais descendue sur le boulevard, quand plusieurs bataillons de la garde nationale vinrent a passer. Debout sur le bord du trottoir, je les regardais defiler, lorsque tout a coup, je vis une des cantinieres qui marchaient derriere la musique s'arreter et accourir vers moi, les bras ouverts... C'etait mon ancienne amie des Batignolles, qui m'avait reconnue. Elle se jeta a mon cou, et comme immediatement nous etions devenues le centre d'un groupe de cinq cents badauds
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