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accepter tout? Je n'y comprends goutte. On a fait des revolutions pour
la centieme partie de ce que l'on supporte a present!
Je t'embrasse tendrement, ma bonne mignonne, ainsi que ton pere et ta
mere et les chers absents. Nous avons eu ici jusqu'a dix-sept degres de
froid.
Aurore ne sortait pas et _n'en_ a pas souffert. Je pense que Berthe n'y
a guere songe. Les enfants ont l'air de ne pas s'apercevoir de ce qui
nous eprouve tant.
Bon courage et bonne annee!
G. SAND.
[1] Madame Berthe Girerd.
DCLXIII
A M. CHARLES PONGY, A TOULON
Golfe Jouan, 22 fevrier 1868.
Villa Bruyeres, par Vallauris.
Cher ami,
Nous sommes tres bien installes, tres choyes, tres actifs, tres
contents. Nous partons apres-demain pour Nice, Monaco, Menton, etc. Nous
serons absents trois ou quatre jours. Donc, tachez de n'avoir affaire
ici qu'a la fin de la semaine. Le vendredi, par exemple, on y est
toujours. C'est le jour ou madame Lamber recoit. Pour les autres jours,
il faudra que vous nous avertissiez; car nous avons assez, l'habitude de
passer toute la journee dehors et assez loin. Nous ferons, en tout cas,
notre possible pour courir avec vous aussi, au retour, un jour ou deux,
autour de Toulon.
Bonsoir, cher enfant. Je dors debout, car j'ai bien trotte aujourd'hui.
Embrassez tendrement pour moi les deux cheres fillettes.
Amities de Maurice et remerciements de Maxime[1] pour, l'amitie que vous
lui avez temoignee.
[1] Fils de Planet.
DCLXIV
A MADAME ARNOULD PLESSY, A NICE
Golfe Jouan, 7 mars 1868.
Chere fille,
J'ai ete deux, fois chez vous tantot. Je vous avais donne mon
apres-midi; mais je n'etais pas libre du reste de la journee et le
chemin de fer n'attend pas. Une grande consolation au chagrin, de ne
pas vous rencontrer, c'est de savoir, que vous etes bien; un sommeil
d'enfant, un appetit superbe, voila ce que Henriette[1] m'a affirme, et
vous, ne vous ennuyez pas du Midi. Tant mieux, restez-y le plus possible
et vous nous reviendrez vaillante, et en train de signer un nouveau bail
avec la beaute, la jeunesse et le talent. Je pars rassure, demain. Je
suis ici depuis quinze jours et je retourne a ma, petite Lina, que nous
ne voulons pas laisser seule plus longtemps, bien qu'elle nous pousse a
courir et a nous amuser. Mais, sans elle, ce n'est pas si facile que ca!
Adieux donc, mignonn
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