FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   160   161   162   163   164   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178   179   180   181   182   183   184  
185   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   205   206   207   208   209   >>   >|  
Nohant, 20 avril 1869. Cher ami, Pour le moment, je suis ereintee: j'ai depasse mes forces, et mes soixante-cinq printemps me rappellent a l'ordre. Ce ne sera pas tout de suite que je pourrai ecrire ou lire une ligne, _meme de Victor Hugo_! et je vais me reposer a Paris en courant du matin au soir! Si on peut m'attendre, je ferai tout mon possible pour ne pas arriver trop lard. Ce qu'il y a de certain, c'est que je prends acte de la sommation du _Temps_, et je ne m'engagerai pas ailleurs. Certes _le Temps_ est un journal qui se respecte et se fait respecter, et, de plus, M. Nefftzer est un des etres les plus sympathiques qu'on puisse rencontrer. Je ne sais pas comment je n'ai jamais rien ecrit dans _sa maison_. C'est que je n'ecris plus. Ce gagne-pain eternel, le roman a perpetuite m'absorbe et me commande. A propos, reprochez-lui de ne plus m'envoyer _le Temps_. Je n'etais pas indigne de le recevoir. On me l'a supprime. Maurice vous remercie de votre bon souvenir. Il vient de faire un triste voyage a Milan pour voir mourir notre pauvre Calamatta. Sa petite femme a ete bien eprouvee. Enfin, on se calme. Ils ont deux fillettes si charmantes! La grace, la douceur, l'intelligence de l'ainee sont incroyables pour son age. A bientot, cher ami. N'oubliez pas qu'a Paris, je demeure rue Gay Lussac 5, bien pres de vous. G. SAND. DCXCVIII A MAURICE SAND, A NOHANT Paris, 14 mai 1869. On se croirait en 1848 depuis hier. On chante _la Marseillaise_ a tue-tete dans les rues, et personne ne dit rien. Ce soir, quelques centaines d'etudiants, suivis de quelques blouses, ont passe trois fois sur mon boulevard, en chantant... faux comme toujours. _La Marseillaise_ ne viendra jamais a bout d'etre chantee juste. Les boutiquiers, toujours braves, se sont hates de fermer boutique. Les reunions electorales sont tres orageuses, et la police est tres moderee jusqu'ici; cela pourra-t-il durer? Il y a quelque chose dans l'air. Le public peut-il agir contre la troupe? Il serait ecrase. Mais le gouvernement peut-il sevir contre le public electoral? Ce serait jouer son va-tout. On en est la. Rochefort et Bancel sont les lions du moment. On garde un bon souvenir a Barbes. De Ledru-Rollin et des siens, pas plus question que s'ils n'avaient jamais existe. Voila tout ce que je sais. Je suis trop occupee pour m'informer. Les jours passent comme des heures a ranger, trier,
PREV.   NEXT  
|<   160   161   162   163   164   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178   179   180   181   182   183   184  
185   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   205   206   207   208   209   >>   >|  



Top keywords:

jamais

 

toujours

 
contre
 

quelques

 

souvenir

 

public

 

moment

 

serait

 

Marseillaise

 

blouses


demeure

 
boulevard
 
bientot
 

chantant

 
suivis
 
oubliez
 

Lussac

 

depuis

 

croirait

 

chante


viendra

 

NOHANT

 

centaines

 

etudiants

 

DCXCVIII

 

personne

 

MAURICE

 

Barbes

 

Rollin

 
electoral

Rochefort

 

Bancel

 
question
 

passent

 

heures

 
ranger
 

informer

 
occupee
 

avaient

 
existe

gouvernement

 

reunions

 

boutique

 
electorales
 

orageuses

 

police

 
fermer
 

chantee

 

boutiquiers

 
braves