declare dechu de la garde
du comte de Bretagne, qu'il ne possedait qu'en qualite de tuteur de son
fils et de sa fille Iolande, auxquels le comte de Bretagne appartenait,
du chef de leur mere.
Cependant Ancenis fut pris, et les Anglais ne firent aucun mouvement
pour le secourir. Le roi s'avanca encore plus pres de Nantes, et fit
insulter les chateaux d'Oudun et de Chanteauceau, qu'il emporta aussi
sans que l'armee ennemie s'y opposat. On eut dit que le roi d'Angleterre
n'etait venu en Bretagne que pour s'y divertir; car ce n'etait que
festins, que rejouissances, que fetes dans la ville de Nantes, tandis
que les ennemis etaient aux portes. Rien n'etait plus propre que cette
inaction pour confirmer le soupcon qu'on avait depuis long-temps, que le
favori du roi d'Angleterre etait pensionnaire de la regente de France.
Comme la saison s'avancait, et que l'on voyait bien que les Anglais,
parmi lesquels les maladies et la disette commencaient a se faire
sentir, ne pouvaient desormais executer rien d'important, la regente
pensa a mettre la derniere main a un ouvrage qu'elle avait deja fort
avance, et qui etait de la derniere importance pour le bien de l'etat.
C'etait la reconciliation des grands du royaume entre eux, et leur
reunion entiere avec le roi. On laissa sur la frontiere autant de
troupes qu'il en fallait pour arreter l'invasion de l'ennemi, et la cour
se rendit a Compiegne au mois de septembre 1230. Ce fut la qu'apres
beaucoup de difficultes, tant les interets etaient compliques, la
regente, bien convaincue que de la dependaient le repos du roi son fils,
et la tranquillite de l'etat, eut le bonheur de reussir. Les comtes de
Flandre et de Champagne se reconcilierent avec le comte de Boulogne,
a qui l'on donna une somme d'argent pour le dedommager des degats qui
avaient ete faits sur ses terres par ordre de la cour. Jean, comte de
Chalons, reconnut le duc de Bourgogne pour son seigneur, et promit
de lui faire hommage. Le duc de Lorraine et le comte de Bar furent
reconcilies par le comte de Champagne et par la regente. Tous les
seigneurs promirent au roi de lui etre fideles, apres que ce prince et
la regente leur eurent assure la confirmation de leurs droits et de
leurs privileges, suivant les regles de la justice, les lois et les
coutumes de l'etat.
Le roi d'Angleterre ne voulant pas qu'il fut dit qu'il n'etait passe en
France que pour y donner des fetes, se livrer au plaisir et y ruiner ses
affaires, prit l'occasi
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