FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60  
61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84   85   >>   >|  
delicieux comme a l'aspect d'une soeur jumelle. Elle s'etait donc habituee a vivre en dehors de tout ce qui l'entourait. Ce n'etait pas, comme on le pretendait, une vertu sauvage et sombre; elle etait trop calme dans son innocence pour avoir jamais cherche sa force dans les maximes farouches. Elle n'avait pas besoin de vertu pour garder sa sainte pudeur, et le noble orgueil d'elle-meme suffisait a la preserver des hommages grossiers que recherchaient ses compagnes; elle les fuyait, non par haine, mais par dedain; elle ne craignait pas d'y succomber, mais d'en subir le degout et l'ennui. Heureuse avec sa liberte et ses occupations, orpheline, riche par son travail au dela de ses besoins, elle etait affable et bonne avec ses amies d'enfance: elle eut craint de leur paraitre vaine de son petit savoir, et se laissait egayer par elles; mais elle supportait cette gaiete plutot qu'elle ne la provoquait, et si jamais elle ne leur donnait le moindre signe de mepris et d'ennui, du moins son plus grand bonheur etait de se retrouver seule dans sa petite chambre et de faire sa priere en regardant la lune et en respirant les jasmins de sa fenetre. VI. Andre avait un peu trop compte sur ses forces en se chargeant de demander le char a bancs et le cheval de son pere. Il fit cette penible reflexion en quittant, vers neuf heures, la famille Marteau, et son anxiete prit un caractere de plus en plus grave a mesure qu'il approchait du toit paternel; mais ce fut une bien autre consternation lorsqu'il trouva son pere dans un de ses acces de mauvaise humeur des plus prononces. Le plus beau de ses boeufs de travail etait tombe malade en rentrant du paturage, et le marquis, se promenant d'un air sombre dans la salle basse de son manoir, repetait d'une voix entrecoupee, en jetant des regards effares sur son fils: "Des tranchees! des tranchees epouvantables! --Helas! mon pere, etes-vous malade? s'ecria Andre, qui ne comprenait rien a son angoisse. Le marquis haussa les epaules, et, lui tournant le dos, continua a marcher a grands pas. Andre, n'osant renouveler sa question, resta fort trouble a sa place, suivant d'un oeil timide tous les mouvements de son pere, qu'il croyait atteint de vives souffrances. Enfin le marquis, s'arretant tout a coup, lui dit d'une voix brusque: "Quel a ete l'effet de la theriaque?" Andre, rassure, et comprenant a demi, courut vers la porte en disant qu'il allait le demander. "Non, non, j'irai
PREV.   NEXT  
|<   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60  
61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84   85   >>   >|  



Top keywords:

marquis

 

malade

 
jamais
 
demander
 
tranchees
 

sombre

 

travail

 

entrecoupee

 

rentrant

 

jetant


repetait

 

promenant

 

manoir

 

paturage

 

paternel

 
caractere
 

mesure

 
approchait
 

anxiete

 
heures

famille

 

Marteau

 
effares
 

humeur

 

mauvaise

 

prononces

 

boeufs

 

trouva

 

consternation

 

lorsqu


continua

 
arretant
 

brusque

 

souffrances

 

mouvements

 

croyait

 

atteint

 

allait

 

disant

 

courut


theriaque

 

rassure

 

comprenant

 

timide

 

comprenait

 

angoisse

 
haussa
 
epaules
 
epouvantables
 

tournant