ollection?
-- A Belle-Ile. Aramis les expliquait a l'architecte.
-- Ah! tres bien! Revenons a la glace, cher ami.
-- Alors, ce brave M. Voliere...
-- Moliere.
-- Oui, Moliere, c'est juste. Vous allez voir, mon cher ami, que
voila maintenant que je vais trop me souvenir de son nom. Ce brave
M. Moliere se mit donc a tracer avec un peu de blanc d'Espagne des
lignes sur le miroir, le tout en suivant le dessin de mes bras et
de mes epaules, et cela tout en professant cette maxime que je
trouvai admirable: "Il faut qu'un habit ne gene pas celui qui le
porte."
-- En effet, dit d'Artagnan, voila une belle maxime, qui n'est pas
toujours mise en pratique.
-- C'est pour cela que je la trouvai d'autant plus etonnante,
surtout lorsqu'il la developpa.
-- Ah! Il developpa cette maxime?
-- Parbleu!
-- Voyons le developpement.
"-- Attendu, continua-t-il, que l'on peut, dans une circonstance
difficile, ou dans une situation genante, avoir son habit sur
l'epaule, et desirer ne pas oter son habit..."
-- C'est vrai, dit d'Artagnan.
"-- Ainsi", continua M. Voliere...
-- Moliere!
-- Moliere, oui. "Ainsi continua M. Moliere, vous avez besoin de
tirer l'epee, monsieur, et vous avez votre habit sur le dos.
Comment faites-vous?
"-- Je l'ote, repondis-je.
"-- Eh bien, non, repondit-il a son tour.
"-- Comment! non?
"-- Je dis qu'il faut que l'habit soit si bien fait, qu'il ne vous
gene aucunement, meme pour tirer l'epee.
"-- Ah! ah!
"-- Mettez-vous en garde", poursuivit-il. J'y tombai avec un si
merveilleux aplomb, que deux carreaux de la fenetre en sauterent.
"Ce n'est rien, ce n'est rien, dit-il, restez comme cela." Je
levai le bras gauche en l'air, l'avant-bras plie gracieusement, la
manchette rabattue et le poignet circonflexe, tandis que le bras
droit a demi etendu garantissait la ceinture avec le coude, et la
poitrine avec le poignet.
-- Oui, dit d'Artagnan, la vraie garde, la garde academique.
-- Vous avez dit le mot, cher ami. Pendant ce temps, Voliere...
-- Moliere!
-- Tenez, decidement, mon cher ami, j'aime mieux l'appeler...
Comment avez-vous dit son autre nom?
-- Poquelin.
-- J'aime mieux l'appeler Poquelin.
-- Et comment vous souviendrez-vous mieux de ce nom que de
l'autre?
-- Vous comprenez... Il s'appelle Poquelin, n'est-ce pas?
-- Oui.
-- Je me rappellerai madame Coquenard.
-- Bon.
-- Je changerai _Coque_ en _Poque_, _nard_ en _lin_, et au lieu de
Co
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