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napaisables. Jolie autrefois, puis devenue trop grosse, trop rouge, elle passait encore, dans leur quartier, a Saint-Germain, pour une tres belle femme, qui representait la sante avec un air pas commode. Leurs dissentiments, presque toujours, commencaient au dejeuner, au cours de quelque discussion sans importance, puis jusqu'au soir, souvent jusqu'au lendemain ils demeuraient faches. Leur vie si simple, si bornee, donnait de la gravite a leurs preoccupations les plus legeres, et tout sujet de conversation devenait un sujet de dispute. Il n'en etait pas ainsi jadis, lorsqu'ils avaient des affaires qui les occupaient, qui mariaient leurs soucis, serraient leurs coeurs, les enfermant et les retenant pris ensemble dans le filet de l'association et de l'interet commun. Mais a Saint-Germain on voyait moins de monde. Il avait fallu refaire des connaissances, se creer, au milieu d'etrangers, une existence nouvelle toute vide d'occupations. Alors, la monotonie des heures pareilles les avait un peu aigris l'un et l'autre; et le bonheur tranquille, espere, attendu avec l'aisance, n'apparaissait pas. Ils venaient de se mettre a table, par un matin du mois de juin, quand Bondel demanda: --Est-ce que tu connais les gens qui demeurent dans ce petit pavillon rouge au bout de la rue du Berceau? Mme Bondel devait etre mal levee. Elle repondit: --Oui et non, je les connais, mais je ne tiens pas a les connaitre. --Pourquoi donc? Ils ont l'air tres gentils. --Parce que ... --J'ai rencontre le mari ce matin sur la terrasse et nous avons fait deux tours ensemble. Comprenant qu'il y avait du danger dans l'air, Bondel ajouta: --C'est lui qui m'a aborde et parle le premier. La femme le regardait avec mecontentement. Elle reprit: --Tu aurais aussi bien fait de l'eviter. --Mais pourquoi donc? --Parce qu'il y a des potins sur eux. --Quels potins? --Quels potins! Mon Dieu, des potins comme on en fait souvent. M. Bondel eut le tort d'etre un peu vif. --Ma chere amie, tu sais que j'ai horreur des potins. Il me suffit qu'on en fasse pour me rendre les gens sympathiques. Quant a ces personnes, je les trouve fort bien, moi. Elle demanda, rageuse: --La femme aussi, peut-etre? --Mon Dieu, oui, la femme aussi, quoique je l'aie a peine apercue. Et la discussion continua, s'envenimant lentement, acharnee sur le meme sujet, par penurie d'autres motifs. Mme Bondel s'obstinait a ne pas dire quels potins co
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