te civilisation.
Il n'y a rien de plus facheux que les observateurs malveillants et
les theoriciens fantasques. Leurs essais son mesquins et compliques,
et leurs hypotheses obstrues et bizarres.
Il est des pedants qui sont en meme temps des fripons, et c'est la
pire espece.
Il n'est pas besoin de faire le tour du monde pour se convaincre que
le ciel est bleu partout.
Le general et le particulier se tiennent, car le particulier n'est
que le general qui se presente a nous sous des conditions
differentes.
Il n'est pas necessaire d'avoir tout vu, tout eprouve par soi-meme;
et lorsqu'on veut se confier aux recits d'un autre, il ne faut pas
oublier qu'alors on a a faire a trois choses: a l'objet et a deux
sujets.
Les proprietes fondamentales de l'unite vivante sont: se separer et
se reunir, se repandre dans les faits generaux et se fixer dans les
faits particuliers; se metamorphoser, se specifier, se manifester
enfin sous les mille conditions diverses qui caracterisent la vie,
et qui consistent a s'avancer et a disparaitre, a se consolider ou
a se dissoudre, a s'etendre ou a se concentrer. Puisque ces divers
effets s'accomplissent a des epoques semblables, tout pourrait se
passer dans un seul et meme moment. Paraitre et disparaitre, creer
et detruire, naitre et mourir, eprouver de la joie ou de la douleur,
tout cela agit pele-mele dans le meme sens et dans la meme mesure;
voila pourquoi les evenements qui nous paraissent les plus
extraordinaires, ne sont que l'image et la comparaison des
generalites les plus vulgaires.
L'existence dans son ensemble n'est qu'une separation et une reunion
perpetuelle, d'ou il resulte que les hommes, en considerant de pres
cet etat monstrueux, ne songeront bientot plus qu'a separer et a
reunir.
Tout ce qui est separe doit se poser separement devant nous, c'est
ainsi que la physique ne doit rien avoir de commun avec les
mathematiques. La premiere doit se maintenir dans son independance
determinee, et s'armer de toutes les forces que peuvent lui preter
l'amour, la piete et la veneration, pour penetrer dans la vie sacree
de la nature, sans s'inquieter de ce que les mathematiques pourront
faire et prouver de leur cote. Les mathematiques doivent se detacher
de toute influence exterieure, marcher librement sur la grande route
intellectuelle qui leur est propre, et s'y perfectionner avec une
purete qu'elles n'atteindront jamais, tant qu'elles continueront a
s'occupe
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