ple et noble; et que l'imagination cherche
sans cesse a se concentrer sur quelque chose digne d'elle.
Tous les saints furent tout a coup chasses du ciel, et le coeur, la
pensee et les sens se dirigerent vers une mere divine et un faible
enfant, pour se fixer ensuite sur cet enfant devenu homme, modele de
morale, d'abord injustement persecute, bientot apres venere comme un
demi-dieu, finalement reconnu Dieu veritable et adore comme tel.
Sur le fond qu'occupe ce Dieu, le Createur etend l'univers, et
l'action morale qu'il fait decouler de lui s'etend de tous cotes.
On s'appropria ses souffrances en les prenant pour exemple, et sa
transfiguration devint le garant d'une vie eternelle.
L'encens reveille la vie d'un charbon pret a s'eteindre; c'est ainsi
que la priere reveille les esperances du coeur.
Je suis convaincu que la Bible s'embellit a mesure que nous apprenons
a la comprendre, c'est-a-dire, a mesure que nous sentons que les
passages que nous saisissons dans l'ensemble, et que nous nous
appliquons particulierement, avaient, d'apres certaines circonstances
de temps et de lieu, des rapports immediats et individuels.
En nous examinant de pres, nous reconnaissons que nous avons besoin
chaque jour de nous reformer et de protester contre les autres,
quoique ce ne soit pas toujours dans le sens religieux.
Nous eprouvons le besoin incessant, serieux et sans cesse
renaissant, de saisir la parole dans son accord immediat avec tout
ce que l'on a senti, pense, eprouve, imagine et reconnu comme sense.
Mais cela est plus difficile qu'on ne le croit; les mots ne sont
pour l'homme que des surrogats; il sait et pense toujours mieux
qu'il ne dit.
Il n'en faut pas moins persister dans le desir de faire disparaitre,
par la clarte et la probite de nos discours et de notre conduite,
tout ce qui aurait pu s'introduire chez nous ou chez les autres de
faux, de deplace ou d'insuffisant.
Lorsque je suis contraint de cesser d'etre convenable, je cesse
d'etre fort.
La censure et la liberte de la presse seront toujours en guerre
ensemble. Le superieur demande et exerce la censure, l'inferieur
demande la liberte de la presse; car l'un ne veut pas etre trouble
dans ses projets et dans son activite par des observations et des
contradictions prematurees; c'est de l'obeissance qu'il lui faut,
tandis que l'autre eprouve le besoin de faire connaitre publiquement
les motifs par lesquels il compte legitimer sa deso
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