ec nous-memes, nous
sommes toujours forces de nous remettre d'accord; il n'en est pas
ainsi quand les autres nous contredisent, cela ne nous regarde pas,
c'est leur affaire a eux.
On se demande quel serait le meilleur des gouvernements? Je reponds:
Celui qui nous apprendrait a nous gouverner nous-memes.
Les hommes qui ne s'occupent que des femmes, finissent par
ressembler a des fuseaux dont toute la poupee a ete filee.
Les plus grandes probabilites de l'accomplissement d'un desir, ont
toujours quelque chose de douteux; voila pourquoi l'esperance la
mieux fondee, quand elle devient une realite, nous surprend
malgre nous.
Il faut savoir pardonner quelque chose a tous les arts; c'est envers
l'art grec seul qu'on reste eternellement debiteur.
La sentimentalite des Anglais est capricieuse et tendre, celle des
Francais populaire et pleureuse, celle des Allemands naive et
_realistique_.
Quand on represente l'absurde avec gout, on excite a la fois de la
repugnance et de l'admiration.
Lorsqu'on veut faire l'eloge d'une societe, on dit que la
conversation etait instructive, et le silence convenable.
On ne saurait mieux louer les productions litteraires d'une femme,
qu'en disant qu'il y a plus d'energie que d'enthousiasme, plus de
caractere que de sentiment, plus de rhetorique que de poesie; que le
tout enfin a un cachet male.
Rien n'est plus effroyable qu'une ignorance active.
Il faut se tenir en garde contre l'esprit et contre la beaute, si
l'on ne veut pas devenir leur esclave.
Le mysticisme est la scholastique du coeur, et la dialectique du
sentiment.
On menage les vieillards, comme on menage les enfants.
Les vieillards ont perdu le plus beau privilege de l'humanite, celui
d'etre juges par leurs semblables.
Il m'est arrive dans les sciences, ce qui arrive a un homme qui se
leve de tres-bon matin; au milieu du crepuscule qui l'entoure, il
attend le soleil avec impatience, et cependant il en est ebloui
quand il parait.
On a deja beaucoup discute et l'on discutera encore beaucoup sur le
bien et sur le mal qui resultent de la propagation de la Bible. Quant
a moi, je dis que si on la considere sous le rapport dogmatique et
fantastique elle fera toujours beaucoup de mal; tandis qu'elle fera
toujours beaucoup de bien, si on la prend didactiquement et
sentimentalement.
Rien n'agit plus activement que les grandes forces primitives, et
celles que le temps a developpe
|