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en moins de temps que je n'en mets a l'ecrire) se jouent, a plus forte
raison, des impossibilites de la vitesse et pour deux bonnes rimes nous
octroient des voitures-fees.
Elle a epouse le Roy, elle est reine, et, a present, elle nous meprise.
Elle ne veut a la cour que des savants en _us_. Mais pas un d'eux n'a
encore pu lui expliquer scientifiquement comment, en se trempant les
pieds dans de l'eau bouillante, on peut avoir des pantoufles de verre.
Aussi ecrivent-ils: "de vair", dans leur ignorance des choses de
l'amour. De "vair", les pantoufles de Cendrillon. Ah! les imbeciles! Tel
est mon reve.
LE DIABLE EN BRETAGNE
Je pense a vous, bonnes gens de la glebe, sur qui la nuit tombe si vite
deja dans la campagne deverdie, et a qui novembre tinte, avec celui des
trepasses, le glas du chomage hivernal. De ce Paris qui flamboie en
vos reves et ou vous avez quelque gars peut-etre jete dans la melee
ouvriere, je vois, la-bas, entre mes livres, le hameau breton, noye dans
la brume violatre dont s'encrepent a present nos crepuscules; je marche
a vous par les sentes ravinees ou les vaches se hatent d'elles-memes a
la litiere; je reconnais les chaumieres grises aux toitures rousses, ou
floconne lourdement le pompon de fumee, panache de la marmite; et je
viens pour vous distraire, car les tueurs de temps vous oublient.
Pour mon compte, soyez-en surs, si l'en etait maitre de sa vie, je
n'emploierais la mienne qu'a vous raccourcir les heures lentes pendant
le sommeil de la nature, car vous etes le public ideal des conteurs.
Vous croyez. Oui, vous croyez, comme au moyen age, au temps ou les
douces et gaies legendes de notre florilege ethnique allegeaient
le servage et trompaient la misere. Vous restez, devant le foyer
rembrandtesque, ou le lard de la Noel se saure, l'auditoire des
"mysteres" et des soties, plus credules aux fees qu'aux anges peut-etre,
mais francs gausseurs du diable, amis des douze apotres de N.-S.
Jesus-Christ. Cet etat d'ame, contre lequel ne prevaudra pas, a dire
d'experts, la "gratuite" la plus obligatoire, est precisement celui
qu'il faut a l'art des tueurs de temps, _vulgo_: poetes. Donc un fagot
dans l'atre, et ecoutez celle-ci, que les enfants peuvent ouir, tandis
que le grillon porte-bonheur crisse comme un mur qu'on racle et chante
aux joies de la flamme.
Si vous n'avez pas connu Jean Kerlot, c'est que vous n'avez connu
personne, car, pendant soixante bonnes annees, on n'a vu que lui
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