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vardages mondains, de commerages sur les amis absents, ou de potins de coteries, mais des grandes questions philosophiques, politiques, sociales, religieuses, qui reglent l'humanite. Forme d'abord d'amis ou tout au moins de camarades qui avaient travaille et traine la misere ensemble, le cercle de ces reunions s'etait peu a peu elargi, et si bien qu'un jour la salle de l'hotel des Medicis etait devenue une "parlotte" ou les precheurs d'idees et de religions nouvelles, les penseurs, les reformateurs, les apotres, les politiciens, les estheticiens et meme simplement les bavards en quete d'oreilles plus ou moins complaisantes se donnaient rendez-vous; venait qui voulait, et, si l'on n'entrait point la tout a fait comme dans une brasserie, il suffisait d'etre amene par un habitue pour avoir droit a la pipe, a la biere et a la parole. Mais, quoiqu'une certaine liberte reglat l'ordre du jour de cette parlotte, on n'etait pas toujours certain d'arriver a placer le discours prepare pour lequel on etait venu; car Crozat qui, selon ses propres expressions, "poursuivait la conciliation de la science moderne avec les religions, quelles qu'elles fussent", usait et meme abusait de sa qualite de maitre de maison pour ne pas laisser les discussions s'ecarter des sujets qui le passionnaient. D'ailleurs, eut-il faibli en cedant a des considerations de bienveillance, de politesse, ou meme de faiblesse qui etaient assez dans son caractere, que le plus assidu de ses habitues, le pere Brigard, eut montre de la fermete pour lui. C'etait une sorte d'apotre que Brigard, qui s'etait acquis une celebrite en mettant en pratique dans sa vie les idees qu'il professait et prechait: comte de Brigard, il avait commence par renoncer a son titre qui le faisait vassal du respect humain et des conventions sociales;--repetiteur de droit, il eut pu facilement gagner mille ou douze cents francs par mois, mais il avait arrange le nombre et le prix de ses lecons de facon que sa journee ne lui rapportat, que dix francs, pour n'etre pas l'esclave de l'argent;--vivant avec une femme qu'il aimait, il avait toujours tenu, bien qu'il en eut deux filles, a rester avec elle "en union libre" et a ne pas reconnaitre ses enfants, parce que la loi eut affaibli les liens qui l'attachaient a elles et amoindri ses devoirs; c'etait la conscience qui sanctionnait ces devoirs; et la nature comme la conscience faisaient de lui le plus fidele des maris, le meilleur, le plu
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