races apres le repas avec les memes
blasphemes. Et il ne faut pas oublier qu'elles assistent a ces banquets
aucunes fois a face decouverte et d'autres fois masquees ou voilees de
quelque linge. Elles dancent peu apres dos contre dos et en rond, chacune
tenant son demon par les mains, ou bien quelquefois les chandelles
ardentes, qu'elles luy avaient offertes en l'allant adorer et baiser. A ces
ebats ne manquent aucunes fois le haubois et les menetriers, si quelquefois
elles ne se contentent de chanter a la voix. Finalement apres la dance
ausquels elles rendent apres compte de ce qu'elles ont fait depuis la
derniere assemblee, et sont celles la les mieux venues, lesquelles ont
commis de plus enormes et de plus execrables mechancetez. Les autres qui se
sont comportez un peu plus humainement sont sifflees et mocquees, mises a
l'ecart et le plus souvent encore battues et maltraitees de leurs maitres."
Delrio[1] decrit la sortie du sabbat et fait connaitre a quelle epoque il
se tient:
[Note 1: _Les controverses et recherches magiques de Martin Delrio,
etc._, p. 199.]
"Elles recueillent en dernier lieu des poudres que quelques uns pensent
etre les cendres du bouc, dont le demon avait pris la figure et lequel
elles avoient adore, subitement consume par les flames en leur presence, ou
recoivent d'autres poisons, qu'elles cachent pour s'en servir a l'execution
de leurs pernicieux desseins, puis enfin s'en retournent en leurs maisons
celles qui sont pres a pied, et les plus eloignees en la facon qu'elles y
avoient ete transportees. J'avois oublie que ces sabbats diaboliques se
font le plus souvent environ la minuit, pour ce que Satan fait
ordinairement ses efforts pendant les tenebres: et qu'ils se tiennent encor
a divers jours en diverses provinces: en Italie, la nuit d'entre le
vendredy et le samedy, en Lorraine les nuits qui precedent le jeudy et le
dimanche et en d'autres lieux, la nuit d'entre le lundy et le mardy."
Esprit de Bosroger[1] rapporte les aveux de Madeleine Bavan, a propos du
sabbat:
[Note 1: _La piete affligee_, p. 389.]
"I. Qu'etant a Rouen dans la maison d'une couturiere ches laquelle elle
resta l'espace de trois ans elle fut debauchee par un magicien qui en abusa
plusieurs, la fit transporter au sabbat avec trois de ses compagnes qu'il
avait aussi debauchees: il y celebra la messe avec une chemise gatee de
salletes luy appartenant, le dit magicien estant au sabbat, les fit signer
dans u
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