mme, laquelle voyant si grand desordre et effroy commenca a
confesser sa faute et s'accuser, que de longtemps elle avoit souffert un
dyable incube qui la venoit parfois vexer et qu'il ne faisoit que partir de
sa compagnie, les suppliant qu'ils la jetassent en la mer, car elle se
sentoit grandement coupable pour un crime tant horrible et infame.
Toutefois, il y eut des gens catholiques au navire, et entre autres un
prestre qui la confessa et remit en meilleure esperance devant lequel se
prosternant en un lieu escarte pour confesser ses peches avec une amertume
de coeur, souspirs et sanglots, se confiant en la misericorde de Dieu, et
aussistost qu'il luy eust donne l'absolution sacramentale, les assistans
veirent lever en l'air du navire une espaisse nuee avec une fadeur et fumee
accompagnee de flame qui s'alla jetter en fond, et aussitost la serenite
fut rendue."
[Note 1: _De la hayne de Sathan_, p. 296.]
"Le meme auteur (Boetius), au mesme livre, cite par Crespet, poursuit
encore un autre exemple de la region, Gareotha, d'un jeune adolescent, beau
et elegant en perfection, lequel confessa devant son evesque qu'il avoit
souvent eu la compagnie d'une jeune fille qui le venoit de nuict
chatouiller en son lit, et le baisotoit se supposant a luy, afin qu'il fust
eschauffe pour faire l'oeuvre charnel, sans que jamais il peut scavoir qui
elle estoit, ou d'ou elle venoit, car les portes et fenestres de sa chambre
avoient toujours este fermees, mais par le conseil des gens doctes il
changea de demeure, et a force de prieres, confessions, jeunes et autres
devots exercices il fut delivre."
"J'ay aussi leu, dit Bodin[1], l'extraict des interrogatoires faicts aux
sorcieres de Longwy en Potez qui furent aussi bruslees vives que maistre
Adrian de Fer, lieutenant general de Laon m'a baille. J'en mettrai quelques
confessions sur ce point."
[Note 1: _Demonomanie_.]
"Marguerite Bremont, femme de Noel de Lavatet, a dit que lundy dernier
apres avoir failli elle fut avec Marion sa mere a une assemblee pres le
moulin Franquis de Longwy en un pre et avoit sa dite mere un ramon entre
ses jambes disant: Je ne mettray point les mots, et soudain elles furent
transportees toutes deux au lieu ou elles trouverent Jean Robert, Jeanne
Guillemin, Marie femme de Simon d'Agneau et Guillemette femme d'un nomme
Legras qui avoient chacun un ramon. Se trouverent aussi en ce lieu six
diables, qui estoient en forme humaine, mais fort hideux a v
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