omme dans le precipice dans lequel ils sont,
qui est la disgrace de Dieu tres haut et tres puissant."
"Johannes d'Aguerre dict que le diable en forme de bouc avoit son membre au
derriere et cognoissoit les femmes en agitant et poussant avec iceluy
contre leur devant."
"Marie de Marigrane, aagee de quinze ans, habitante de Biarrix dict,
qu'elle a veu souvent le diable s'accoupler avec une infinite de femmes
qu'elle nomme par nom et surnom: et que sa coutume est de cognoistre les
belles par devant, et les laides au rebours."
"Toutes les sorcieres s'accordent en cela, dit Delrio[1], que la semence
qu'elles recoivent du diable, est froide comme glace, et qu'elle n'apporte
aucun plaisir, mais horreur plutost, et par consequent ne peut etre cause
d'aucune generation. Je repons que le demon, voulant decevoir la femme souz
l'espece et figure de quelque homme sans qu'elle s'appercoive qu'il est un
demon, imite lors le plus convenablement qu'il peut tout ce qui est requis
en l'accouplement de l'homme et de la femme, et par ainsi met-il en peine
s'il veut que la generation s'en ensuive (ce qui avient rarement) d'y
employer tout ce qui est necessaire a la generation, cherchant une semence
prolifique, qu'il conserve et jette d'une si grande vitesse que les esprits
vitaux ne s'evaporent. Mais quand il n'a point d'intention d'engendrer,
alors il se sert de je ne scay quoy de semblable a la semence, chaud
toutefois de peur que son imposture ne soit descouverte et tempere aussi le
corps qu'il a pris de peur que par son attouchement, il n'apporte de la
crainte, de l'horreur ou de l'epouvantement. Au contraire quand ils se
couplent avec celles qui n'ignorent pas que ce soit un demon, il jette le
plus souvent une semence imaginaire et froide, de laquelle je confesse
ingenument qu'il ne peut rien provenir. Et qui plus est, toutes les
sorcieres s'accordent en cela, qu'il les interroge si elles concoivent de
ses oeuvres; et si d'aucunes se trouvent qui en aient envie, lors il se
sert, comme je l'ay dit, de la vraye semence de l'homme."
[Note 1: _Les controverses et recherches magiques_, p. 187.]
Les demons, selon Delrio[1], peuvent aussi produire de certains monstres
inaccoutumes, tels que celuy qu'on a veu au Bresil, de dix-sept palmes de
hauteur, couvert d'un cuir de lesard, ayant des tetins fort gros, les bras
de lyon, les yeux etincelans et flamboians et la langue de meme: tels aussi
que ceux qui furent pris aux forets de Saxe
|