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rebroussa vers sa maison ou, desole, se mit au lit, confessa ce qui lui
etait arrive devant plusieurs personnes notables, et mourut peu de jours
apres, esperant a la misericorde de Dieu.
Guyon[1] rapporte aussi l'histoire de quelques personnes qui ont eu
commerce avec le diable:
[Note 1: _Diverses lecons_, t. II, p. 56.]
"Ruoffe en son livre de la _Conception et generation humaine_, tesmoigne
que de son temps, une paillarde eut affaire a un esprit malin par une
nuict, ayant forme d'homme, et que soudain apres le ventre luy enfla, et
que pensant estre grosse, elle tomba en une si etrange maladie que toutes
ses entrailles tomberent, sans que par aucun artifice des medecins, elle
peust estre guerie."
"En ce pays de Lymosin, environ l'an 1580, un gentilhomme cadet venant de
la chasse du lievre, a soleil couchant, trouva en son chemin un esprit
transforme en une belle femme, cuydant a la verite qu'elle fust telle:
estant alleche par elle a volupte, eut affaire a elle, se sentit saisi
soudain d'une si grande chaleur par tout son corps, que dans trois jours
apres il mourut, et persista de dire jusques a la mort, que ceste chaleur
provenoit de ceste copulation et ne resvoit nullement, et que soudain apres
l'acte venerien ceste femme s'evanoueit."
"Nous avons veu deux femmes du bourg de Chambaret a scavoir la mere et la
fille, qui disoyent et affermoient le diable avoir eu affaire avec elles
par force visiblement et par violence, et leur ventre s'enfla grandement,
et les touchay et visitay, et les trouvay telles; l'on les tenoit pour
insensees de tenir telles paroles. Elles changerent de lieux, s'en allerent
caymandant ailleurs et depuis j'ay entendu qu'elles n'estoyent plus grosses
et qu'elles furent deschargees par beaucoup de fumees et ventositez qui
sortirent de leurs corps, l'on m'a dit qu'elles estoyent encore en vie."
Selon Crespet[1], "Hector Boetius, hystoriographe escossois, sur la fin du
livre VIII de son _Hystoire escossoise_, recite que l'an 1486 quelques
marchans navigeans d'Escosse en Flandre, se voient a l'improviste assaillis
d'une effroyable tempeste qui les environna, de sorte qu'ils pensaient
aller au fond de l'Ocean. L'air estoit trouble, les nues obscures et
espaisses, le soleil avoit perdu sa clarte, dont ils soupconnerent qu'il y
avoit de la malice de Sathan parmy tant de tourmente, ce que pensoit faire
tomber en desespoir ces pauvres gens. Or de malheur en leur navire, il y
avoit une fe
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