e fils de Corneille, jadis consul de la ville de Goude en
Hollande m'a recite l'histoire qui s'ensuit l'affirmant tres veritable. En
un village nomme Ostbrouch pres d'Utrect se tenoit une veufve au service de
laquelle estoit un quidam s'occupant en ce qui estoit requis pour les
affaires de la maison. Icelui ayant prins garde, comme les valets sont
curieux encores que ce ne fust comme en passant, que bien avant en la nuict
et lorsque tous les domestiques estoyent couchez, cette veufve estoit
d'ordinaire en l'estable vers un certain endroit, lors estendant les mains
elle empoignoit le rastelier d'icelle estable ou l'on met d'ordinaire le
foin pour les bestes. Lui s'esbahissant que vouloit dire cela, delibere de
faire le mesme au desceu de sa maistresse, et essayer l'effect de telle
ceremonie. Ainsi donc tost apres, en suivant sa maistresse qui estoit
entree en l'estable y va et empoigne le rastelier. Tout soudain il se sent
enleve en l'air, et porte en une caverne sous terre, en une villette ou
bourgade nommee Wych, ou il trouve une synagogue de sorcieres, devisantes
ensemble de leurs malefices. La maistresse estonnee de telle presence non
attendue lui demanda par quelle adresse, il s'estoit rendu en telle
compagnie. Il lui deschiffre de poinct en poinct ce que dessus. Elle
commence a se despiter et courroucer contre lui craignant que telles
assemblees nocturnes ne fussent descouvertes. Neantmoins elle fut d'avis de
consulter avec ses compagnes ce que seroit de faire en la difficulte qui se
presentoit. Finalement elles furent d'avis de recueillir amiablement ce
nouveau venu en stipulant de lui promesse expresse de se taire, et de jurer
qu'il ne manifesteroit a personne les secrets qui lors luy avoyent este
descouverts contre son opinion et merite. Ce pauvre corps promet mons et
merveilles, flatte les unes et les autres et pour n'estre pas rudement
admis en leur synagogue, feint avoir tres grande envie d'etre dela en avant
admis en leur synagogue, s'il leur plaisoit. En ces consultations, l'heure
se passe et le temps de deloger aprochoit. Lors se fait une autre
consultation a l'instance de la maitresse scavoir si pour la conservation
de plusieurs, il estoit point expedient d'egorger ce serviteur ou s'il
faloit le reporter. D'un commun consentement fut encline au plus doux avis
de le reporter en la maison, puisqu'il avoit preste serment de ne rien
deceler. La maistresse prend cette charge et apres promesse expresse et
reciproq
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