e, qu'elle
avoit souvent assiste au chapitre et assemblee des autres sorciers, tout
joignant le chapitre de la grande eglise dediee a saint Pierre (mais
maintenant le repaire de Sathan ou est annoncee sa volonte) et qu'apres
tous les autres qui la estoient congregez elle avoit adore le diable en
forme de renard roux, qui se faisoit appeler Morguet et deposa qu'on le
baisoit par le derriere qui etoit fort froid et sentoit fort mauvais. Ou
une jeune fille etant arrivee, dedaignant baiser une place tant vilaine et
infame, le dict renard se transforma en homme, et luy feit baiser son
genoueil qui estoit aussi froid que l'autre lieu, et de son poulce luy
imprima au front une marque qui lui causa une grande douleur; tout cela est
dans le dit livre imprime, et ce que s'ensuit a scavoir, que la ditte femme
deposa devant les juges que quand elle vouloit aller a l'assemblee, elle
avoit un baston blanc tachete de rouge, et comme les autres lui avoient
appris, elle disoit a ce baston: "Baston blanc rouge, meyne-moi ou le
diable te commande."
[Note 1: _De la hayne de Satan pour l'homme_, p. 231.]
"Barth a Spina raconte[1] qu'une jeune fille de Bergame fut trouvee a
Venise, laquelle ayant veu lever de nuict sa mere, qui despouillant sa
chemise s'estoit ointe, et chevauchant un baston estoit sortie par la
fenestre et s'estoit esvanouye, par une curiosite en voulut autant faire,
et incontinent elle fut portee au lieu ou estoit sa mere arrivee, mais
voyant le diable s'imprima le signe de la croix et invoqua le nom de la
Vierge Marie, et incontinent elle fut delaissee seule, et se trouva toute
nue comme le proces en fut fait d'elle et de sa mere et le tout verifie."
[Note 1: Meme ouvrage, p. 241.]
"Il allegue un autre exemple d'une autre femme de Ferrare laquelle estant
couchee aupres de son mary se leva de nuict pensant qu'il fust bien endormy
mais il la contemploit comme elle print de l'onguent dans un vaisseau
qu'elle tenoit cache, et aussitost fut enlevee, il se leve et en voulut
autant faire, et se trouva incontinent au lieu ou estoit sa femme qui
estoit en une cave, mais n'ayant le moyen de retourner comme il etoit alle,
se trouva seul et apprehende comme larrons conta l'affaire, accusa sa femme
qui fut convaincue et chastiee."
Goulart[1] rapporte, d'apres Baudouain de Roussey[2], le fait suivant:
[Note 1: _Thresor des histoires admirables_, t. I, p. 178.]
[Note 2: _Epitres medicinales_.]
"M. Theodor
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