utre but que la charnalite."
"Pour revenir aux sorciers et sorcieres, quand ils vouloyent faire venir
ces esprits a eux, dit Loys Lavater[1], ils s'oignoyent d'un onguent qui
faisoit fort dormir; puis se couchoyent au lict, ou ils s'endormoyent tant
profondement qu'on ne les pouvoit esveiller, ni en les percant d'aiguilles
ni en les brulant. Pendant qu'ils dormoyent ainsi, les diables leur
proposoyent des banquets, des danses, et toutes sortes de passe-temps, par
imagination. Mais puisque les diables ont si grande puissance, rien
n'empeche qu'ils ne puissent quelquefois prendre les hommes, et les
emporter dans quelque forest puis leur faire voir la tels spectacles..."
[Note 1: _Trois livres des apparitions, etc._, p. 297.]
"Il avint un jour que quelqu'un fort adonne a ces choses, fut soudainement
emporte hors de sa maison en un lieu fort plaisant, ou apres avoir veu
danser toute la nuict et fait grande chere, au matin tout cela estant
esvanouy, il se vit enveloppe dans des epines et halliers fort espais. Mais
outre ce qu'ils sont paillards aussi sont-ils fort cruels, car ils entrent
es maisons en forme de chiens ou de chats et tuent ou despouillent les
petits enfants."
"Paul Grillaud, Italien qui vivoit l'an 1537, en son premier livre _de
Sortilegiis_, tesmoigne, dit Crespet[1], qu'il y eut un pauvre homme sabin
demourant pres de Rome qui fut persuade par sa femme de se gresser comme
elle de quelques unguens pour estre transporte avec les autres sorciers.
Pendant que ce transport se fist par la vertu de la gresse et de quelques
paroles qu'on dit, et non pas par la vertu du diable, il se trouva donc au
comte de Benevent soubs un grand noyer, ou estoient amassez infinis
sorciers qui beuvoient et mangeoient a son advis, et se mit avec eux pour
boire et manger; mais ne voyant point de sel sur table, en demanda ne se
doubtant que les diables l'ont en horreur et aussitost qu'il eust nomme le
nom de Dieu de ce que le sel lui fut apporte disant en son langage:
_Laudato sia Dio pur e venuto questo sale_, incontinent tous les diables
avec leurs sorciers disparurent, et demoura le pauvre home tout seul, nud
comme il estoit et fut contraint de s'en retourner a pied mendiant son pain
et vint accuser sa femme qui fut bruslee."
[Note 1: _De la hayne de Satan pour l'homme_, p. 236.]
"D'apres le meme[1], Daneau... rend compte d'un proces fait a Geneve... a
une femme laquelle avoit publiquement confesse estant interroge
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