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Je recois, citoyen general, votre lettre du 30. J'attends avec la plus
grande impatience la cavalerie que vous m'annoncez. Le general Reynier
a du vous envoyer tous les hommes du quatorzieme qu'il a. Bessieres
m'assure qu'une trentaine de mes guides seraient disponibles en leur
donnant des chevaux.
Ecrivez a Destrees d'activer sa marche avec le plus de monde qu'il
pourra.
La trente-deuxieme et la dix-huitieme ont laisse, a elles deux, plus de
six cents hommes au Caire. Si vous ne faites pas partir tous ces hommes
de suite, je me trouverai avec fort peu de monde. Faites une revue
scrupuleuse, et que tout ce qui appartient a la vingt-deuxieme, meme le
bataillon qui doit etre arrive de Benecouef, a la dix-huitieme, a la
trente-deuxieme, a la treizieme, a la soixante-neuvieme, parte sans le
moindre delai.
Le general Rampon aura sans doute, a l'heure qu'il est, depasse le
Caire. Il avait avec lui soixante hommes d'artillerie a cheval qu'il
faut m'envoyer.
Faites partir le chef de bataillon Faure avec cent canonniers qui sont
necessaires pour jeter dans Alexandrie.
L'ennemi debarque toujours a Aboukir.
J'ai trouve ici et a Rosette des pieces de campagne. Je m'organise. J'ai
ete joint par les generaux Lanusse, Robin et Fugieres. On a cependant
laisse a Menouf une centaine d'hommes.
J'attends aujourd'hui a midi le general Menou qui est de retour du lac
Natron.
Je vous envoie une lettre que vous remettrez au divan du Caire.
Que tous les envois que vous me faites soient toujours de deux cent
cinquante a trois cents hommes, afin d'eviter toute espece d'accidens.
Je demande au payeur de nous envoyer 100,000 fr.; il sera bon alors pour
l'escorte de profiter d'un moment ou vous aurez quatre cents hommes a
nous envoyer.
Je vous recommande de nous envoyer jour par jour, et meme deux fois
par jour, les hommes qui doivent nous rejoindre: vous en sentez
l'importance. Toutes les heures il peut y avoir une affaire decisive, et
dans le petit nombre de troupes que j'ai, trois cents hommes ne sont pas
une faible chance.
BONAPARTE.
Rahmanieh, le 3 thermidor an 7 (22 juillet 1799).
_Au divan du Caire._
Choisis parmi les gens les plus sages, les plus instruits et les plus
eclaires, que le salut du prophete soit sur eux!
Je vous ecris cette lettre pour vous faire connaitre qu'apres avoir
fait occuper le lac Natron, et presque le Bahhireh, pour rendre la
tranquillite a ce malheureux pays et punir n
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