tes les places et
toutes les terres qu'il possedait au-dela du Rhone et en-deca, hors
l'eveche de Toulouse; qu'il lui livrerait la citadelle de cette ville,
et quelques autres places des environs, ou le roi tiendrait garnison
pendant dix ans; 4. deg. que le comte irait dans dix ans au plus tard dans
la Palestine, combattre a ses propres frais contre les Sarrasins pendant
cinq ans. Enfin, le comte de Toulouse, pour assurer l'accomplissement
de tous les articles du traite, se constitua prisonnier dans la tour du
Louvre, jusqu'a ce que les murailles de Toulouse, et de quelques autres
villes et forteresses, eussent ete detruites, comme on en etait convenu,
et que Jeanne sa fille eut ete remise entre les mains des envoyes de la
regente, etc.
Ensuite de ce traite, le comte fit amende honorable dans l'eglise de
Paris, pieds nus, et en chemise, en presence du cardinal-legat et de
tout le peuple de Paris.
Apres cette paix conclue, on tint un celebre concile a Toulouse pour
reconcilier cette ville a l'Eglise. Il fallut toutefois encore quelques
annees pour retablir une parfaite tranquillite dans le pays, ou il se
fit de temps en temps quelques soulevemens par les intrigues du comte de
la Marche et de quelques autres seigneurs; mais elles n'eurent pas de
grandes suites.
Ce que je viens de rapporter s'executa pendant la troisieme annee de la
minorite du jeune roi, avec beaucoup de gloire pour la reine regente,
et beaucoup de chagrin pour les factieux, qui n'osant plus s'attaquer
directement au roi, resolurent de tourner leurs armes contre Thibaud,
comte de Champagne, pour se venger de ce qu'il les avait empeches de se
rendre maitres de la personne de Louis.
_Les factieux attaquent le comte de Champagne_.
Le comte de Bretagne, auquel il ne coutait pas plus de demander des
graces, que de s'en rendre indigne, et le comte de la Marche, etaient
toujours les chefs de cette faction, aussi bien que le comte de
Boulogne, qui, sans vouloir paraitre d'abord et se mettre en campagne,
se contenta de faire fortifier Calais et quelques autres places de sa
dependance.
Entre les seigneurs ennemis du comte de Champagne, il y en eut
quelques-uns qui, faisant ceder la colere ou ils etaient contre lui, a
leur haine et a leur jalousie contre la regente, proposerent, pour la
perdre, un projet qu'ils crurent infaillible: ce fut de detacher de ses
interets ce seigneur, qui, par sa puissance, etait le principal appui
de la regente, et aurait e
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